Je progresse…
Samedi 29 novembre 2003J’ai trouvé d’où vient le s que j’ai indûment accolé à champ durant des années : il avait été enlevé au puits auquel je l’ai refusé tout au long de ces mêmes années.
J’ai trouvé d’où vient le s que j’ai indûment accolé à champ durant des années : il avait été enlevé au puits auquel je l’ai refusé tout au long de ces mêmes années.
Etais-je le seul à ignorer que Google est également une calculatrice ?
Suis-je le seul à vouloir un clavier de portable avec un touch pad pour un PC de bureau ?
A ma gauche deux anciens combattants commémorent. Je dis une connerie : le congrès d’Epinay c’est en 1971 et non en 1976, ça n’aurait pas eu de sens alors. A ma droite un joli couple de demoiselles se dévorent des yeux. Devant nous des rideaux de voile blanc emportent les ombres d’Alain Bashung et de ses musiciens pour ne laisser que la chair.
D’aucuns parleront d’imprudence à propos d’un homme qui se permet ici ou là une Fantaisie militaire. Je dirais plutôt qu’il n’a rien d’un Novice celui qui sait réaliser une Figure imposée mais aussi décoller le Chatterton pour se dénuder : Play blessures. C’est le Climax de ses Confessions publiques. Passé le Rio Grande le territoire est Réservé aux indiens. Là-bas la moindre Pizza se joue à la Roulette russe. Osez Joséphine vous révéler ainsi !
Sortie de scène à la James Brown avec un homme qui lui tend son chapeau et lui remet son manteau sur les épaules. Il se retire dans l’ombre, les voiles balayent la chair dans un ultime spasme de l’orchestre.
Je me surprends à me rappeler de Noir Désir à l’Olympia en 1997 pour la sortie d’Un jour en France. Les places de concert sont relativement onéreuses mais quand on veut voir un artiste il ne faut pas toujours se dire qu’on ira à la prochaine tournée.
Note : Je ne sais pas si c’est propre au Bataclan ou au spectacle de Bashung mais la climatisation parfum cèdre c’est vraiment vraiment agréable.
La vie, dit Jim enregardant les arbres, ce n’est qu’une affaire de plans et d’action, de plans et d’action. Si tu n’as pas de plans, tu ne peux pas agir. Et si tu fais quelque chose et que ça ne fait pas partie de ton plan, ça s’appelle comment ? Ca s’appelle déconner.
mais malheureusement on apprend peu après que
Tout plan est voué à l’échec. Voilà ce que l’homme avait refusé de lui dire. Il en est de même pour tout le monde. Mais c’est justement, mon ami, la douleur de l’existence.
Il me semble que cela ne déparerait pas dans un film de Quentin Tarantino mais je l’ai lu dans Les fables du milieu de Sheila Heti qui m’ont plutôt déçu par ailleurs (malheureusement aussi, ces deux extraits de la dernière fable seraient-ils une allégorie de l’ensemble ?).
Ce qui m’a rappelé cette phrase de John Lennon : Life is what happens while you are busy making others plans.
Je me disais en écoutant Let it be… naked à la FNAC (ma religion est la musique, mon icône la galette miroir de 12 cm (ce qui permet maintenant d’ajouter l’image (tant du fait du reflet que du DVD) à sa spiritualité), mon lieu de culte la FNAC) qu’il manquait le fondu. Les nouvelles (parfaite illustration de l’expression faire du neuf avec du vieux puisqu’en fait il s’agit des originales) versions de The long and winding road ou Across the universe notamment sont très intéressantes (du moins si l’on aime beaucoup les Beatles) mais le son est plus digital, avec ses avantages et ses inconvénients, que sur le CD que j’ai (j’en profite pour rendre grâce à tous ces gens qui s’étaient saignés aux quatre veines pour m’offrir l’intégrale en CD à un anniversaire déjà lointain, ô vieillesse ennemie qui avance encore tapie dans l’ombre mais qui avance… j’étais un jeune dans les années 80/90 mais mes disques étaient déjà vieux et la musique datait des années 60/70).
C’est comme la différence entre la photo argentique et la photo numérique. Chaque pixel ou chaque bit a une couleur ou une valeur déterminée, on pourrait les classer dans des petites boîtes par couleur ou par valeur. Cela me fait un peu penser au taylorisme, chacun effectue une tâche (de couleur) précise et déterminée. Il n’y a pas cet effet de fondu que l’on ne sait pas décomposer et qui semble faire un tout indissociable mais dont je ne doute pourtant pas qu’avec un nombre atomique (si vous me permettez l’expression et si vous voyez ce que je veux dire) de pixels ou de bits nous y parvenions. Ce sera alors du vrai fondu (j’ai l’impression de ne pas être très clair, pour ne pas dire que je suis flou, ce qui est assez logique en fait, maisje me comprends… je ne sais pas toujours m’exprimer clairement).
Toutefois ne vous y trompez pas, j’aime bien les CD mais il faut être un peu objectif. Des vinyls de mon père, uniques de par leur vieillissement dans le salon, leurs rayures et leur sillons un peu plus creusés par nous à mes CD il y a déjà une différence importante. Je découvre qu’il y en a une aussi de mes CD au mixage ancien à cette nouvelle mouture remixée sur du matériel plus moderne. Ca pourrait presque être des reprises par un groupe actuel. Ce sont des chansons des Beatles avec un son actuel. Je vérifie au passage combien les compositions sont intrinsèquement bonnes (non je ne suis pas partial).
Je me demande si la sortie de l’album intervient maintenant par hasard ou bien si McCartney a attendu que Phil Spector soit enfermé pour ne pas risquer de se faire descendre. Je vous rappelle que Spector est un paranoïaque passionné d’armes à feu et l’un des rares producteurs à croire que jouer et tenir en joug sont des synonymes puisqu’il avait l’habitude de braquer les musiciens depuis la cabine. D’ailleurs il a été dit que Mark Chapman était un fan éconduit de John Lennon, pour ma part son style m’incite à penser qu’il était plutôt fan de Phil Spector.
Parfois je me fais une soirée Thomas Fersen, avec un goût tout particulier pour Bucéphale, Louise, Monsieur, La chauve-souris, Pièce montée des grands jours et Croque.
Il n’y a pas qu’aux informations qu’il y a des pannes de courant. Je trouve que les avaries d’énergie deviennent assez fréquentes sur ma ligne de RER…
Il y en a qui habillent des pages claires de mots sombres et d’autres qui éclairent des pages sombres de mots clairs.
Comme tu le sais mais comme vous ne le savez pas je me suis fait volé ma sacoche. Cela s’est déroulé dans des conditions telles que je n’ai eu que quelques minutes sur le moment pour réaliser et pour réagir.
Son contenu ne représentait qu’une (très) faible valeur marchande. Mon voleur (sic ! intéressant cette façon de m’approprier celui qui s’est emparé d’abord de mes affaires) a dû être bien déçu. C’est la moindre des sanctions à mon sens. Ca me fait même un peu sourire (maintenant parce que sur le moment j’avais envie de le frapper ; et oui, ma première réaction a été de me dire que s’il était là je cognerais bien dessus. Ce qui ne signifie pas que je l’aurais fait si j’en avais eu la possibilité, non seulement parce que je ne crois pas à l’utilité, pour qui que ce soit, de cet acte dans ce cas-là mais aussi parce que je ne peux pas présager autant de ce que je ferais et de ce qu’il ferait ; c’était une réaction primale qui n’a pas duré bien longtemps d’ailleurs), cela me fait un peu sourire donc car ainsi la situation est totalement absurde. Ce type m’a volé mon sac et ne peut rien en faire. En me volant mon sac il m’a causé un préjudice, ce qui n’était pas son objectif premier, il ne me connaissait pas. Son objectif était de dérober pour obtenir des choses de valeur qu’ils pourraient convertir en argent. Je pense qu’il ne devait faire que peu de cas de ce que je ressentirai. Il s’intéressait à ce qu’il pouvait y gagner. Il ne cherchait pas à me faire souffrir mais à s’enrichir. Ce que j’ai pu ressentir et la perte matérielle que j’ai subi ne sont que ce que l’on appelle pudiquement dans des situations infiniment plus graves des dommages collatéraux. En revanche je me dis qu’ensuite en découvrant son butin il a dû trouver des raisons de me détester d’avoir une sacoche qui semblait faite pour un ordinateur portable mais qui ne contenait que des conneries. Peut-être même qu’il s’est dit que c’était bien fait pour moi. Ainsi il aurait eu la volonté de me causer du tort postérieurement à son vol qui avait eu cet effet sans que ce soit sa motivation première. Il serait mauvais perdant, ça me ferait assez rire. Bon, il ne faut pas se leurrer, il a sans doute balancé ma sacoche dans une poubelle ou sur un terrain vague (recherches infructueuses) et s’est empressé de retourner sur son terrain de chasse.
Bien sûr le contenu n’avait pour ainsi dire pas de valeur marchande mais en revanche il avait une valeur pour moi. Il faut être prudent avec les mots que l’on emploie afin d’éviter des amalgames ou des comparaisons malheureuses mais tout d’abord il y a une sensation de viol, très édulcorée bien sûr car je n’ai pas souffert dans mes chairs, c’est une sensation purement psychologique et que je me suis empressé de relativiser : ce ne sont que des choses. Je préfère même mille fois m’être fait tirer mon sac à cause d’une minute d’inattention ;o) plutôt qu’à la suite d’une agression. C’est indéniablement moins traumatisant, il y a la peur en moins.
Dès que j’ai pu j’ai rapidement établi une liste du contenu de mon sac. Je voulais savoir exactement ce que j’avais perdu et vérifier qu’il n’y avait rien d’absolument fondamental ou d’irremplaçable. Rien non plus que je ne doive faire refaire ou dont je ne doive empêcher l’utilisation.
Je regroupe les choses en deux grandes catégories : celles qui sont interchangeables et celles qui ne le sont pas. Certains ayant l’air d’appartenir à la première catégorie mais relevant en définitive de la deuxième. Ainsi les livres, CD, stylos sont interchangeables car je peux les racheter à l’identique quoique j’avais un livre dont le tirage est épuisé mais ce n’est pas très grave. Un chargeur de portable, un lecteur de MD qui ne marchait plus (mais c’est con pour le casque par contre) ou mon écharpe c’est chiant mais c’est pareil, ça se remplace à l’identique. Ce sont des objets utilitaires, sans charge affective. Dans les stylos il y en avait un que m’avait offert Matthieu. Je pourrais racheter le même stylo mais ce ne sera pas le même. Deux carnets de notes diverses que je traînais avec moi depuis plusieurs mois et mon agenda ne sont malheureusement pas interchangeables. Ce qu’ils contenaient est définitivement perdu car mon voleur n’en fera rien.
Cet événement s’est produit il y a quelques semaines. Aujourd’hui, finalement, je réalise que rien de ce que contenait ce sac ne m’était indispensable. Je n’aurais sans doute pas su le dire avant. J’emportais avec moi ces choses dont je peux me passer. Leur accordais-je une valeur de talisman ? Peut-être. Entre temps j’ai reconstitué non sans aide une bonne partie de ce que j’avais perdu. La seule perte irréparable concerne mes deux carnets dont la valeur n’est que très relative et qui feront une petite cicatrice.
La doyen Carbonnier est mort. Je répète, le doyen Carbonnier est mort.
Dans la classe de Calliope il y a un gamin qui a expliqué que s’il était payé il serait d’accord pour se faire violer. Vérification faite il semblait bien savoir ce qu’était un viol. Je n’entamerai pas le débat relatif au fait que si la victime était consentante, peu importe la raison, il n’y pas viol. Je ne suis pas sûr que l’élève en question réalise cette subtilité. Je constate que la boucle est bouclée, l’argent est la contrevaleur universelle, tout peut être changé en argent et donc en biens matériels et nous avons dès lors une contrevaleur en marchandises. Ce qui signifie que l’être humain et le bien, la chose (res), sont échangeables entre eux. L’être humain est une marchandise, idée qui prévalait à l’esclavage et son commerce et que l’on osait croire éradiquée, du moins dans les régions dites développées du monde.
Je me souviens que lorsque j’ai lu 1984 de George Orwell ce qui m’a le plus marqué ce furent les réflexions et les développements à propos du langage et de son appauvrissement : la novlangue, langue officielle élaborée par le Parti visant une simplification excessive du vocabulaire et par extension de la pensée. Un certain nombre de pensées, d’idées, de sensations devenant inexprimables faute d’un langage le permettant. En restreignant le vocabulaire on restreint la pensée. Or j’ai le sentiment que le vocabulaire utile, le langage courant va en s’appauvrissant. Il y a des enfants à l’école qui ne savent pas lire ni écrire à 8, 9 ou 10 ans. D’autres plus âgés qui savent mais encore faut-il voir dans quelles limites. Le vocabulaire s’acquiert en pratiquant le langage : en lisant ou en parlant, pas en regardant des images. (Là je m’égare mais je veux l’écrire ici : Il y a des parents qui ne savent même pas qu’un jour de semaine il y a école. Il y a des parents dont la réaction à l’annonce du départ en classe de neige de leur enfant est : c’est bien comme ça on verra pas ta gueule pendant 10 jours. Il y a des parents dont je ne vois pas bien ce que l’on peut faire d’eux. Fin de la parenthèse.)
Dans le même temps j’entends que les banques développent des crédits sur 30 ans, bientôt 40, voire 50 et vous voilà attaché à vie à votre banquier comme les serfs à leur seigneur ou, plus tard, les ouvriers aux grandes familles qui possédaient l’usine mais aussi tout ce qui était plus ou moins attenant : maisons, commerces, terrains, etc.
Dans tous les mouvements qui agitent le monde et qui semblent si nombreux, si complexes et si difficiles à appréhender il y a un mouvement de fond(s) puissant, régulier, dirigé, dont l’objectif est la concentration du maximum de moyens, et donc d’argent, dans le minimum de mains. Des mains qui forment un puit sans fond. Un puit qui donne bien moins qu’il ne prend. Un trou noir.
Bien sûr ce ne sont que quelques lignes peu fondées, sans chiffres (ô combien adorés des financiers) pour les étayer, sans démonstration développée. Je me permets des raccourcis mais malheureusement je crains qu’il n’y ait pas que moi et que tout ça ne soit pas que pure fabulation.