Joie !
Samedi 29 juillet 2006Demain, départ pour 15 jours de vacances.
Demain, départ pour 15 jours de vacances.
[…], je jure, si tu m’appelles, de t’aimer désormais sans l’ombre d’un doute - car parfois, en te voyant calculer si prudemment tes chances d’éviter la pluie, les embouteillages et tes sentiments, il m’arrivait de douter.
La dernière nuit, Marie-Ange Guillaume
Eleanor Rigby, Douglas Coupland
Jeudi soir, aussitôt sorti du bureau je me précipitais, dans la mesure de ce que permettent les températures actuelles, pour rejoindre le Pont de Sully où se tenait le concert inaugural du Festival Indétendances 2006 organisé par la Fnac dans le cadre de Paris Plage.
Non seulement la programmation était consacrée à la scène belge que j’affectionne mais, en outre, les concerts Indétendances sont gratuits. Comme dirait ma patronne : Que demande le peuple ? D’habitude je répondrais : De l’argent. mais en l’occurrence ce n’était donc pas utile.
Quoique les concerts aient vraisemblablement commencé très en retard, j’ai raté Saule qui était le seul inconnu de la soirée pour moi et qui le demeure par conséquent.
Je suis arrivé pendant la mise en place du matériel de Zita Swoon que je n’aurais pas réussi à voir sans cet heureux retard.
Le groupe a livré une prestation groovy (merci les choeurs) qui a fait chalouper la foule.
Les Zita Swoon n’étaient pas venus seuls. Ils avaient ramené avec eux Miossec au prochain album duquel ils ont participé et qu’ils ont accompagné pour deux des nouveaux morceaux.
Ozark Henry est venu pour scène pour participer à l’installation de son matériel. On sent le perfectionnisme et une volonté de maîtriser son concert.
Les passages sont relativement courts dans le cadre de ce genre de petits festivals mais le concert n’en était pas moins littéralement habité.
J’avais derrière moi probablement son plus grand fan en France compte tenu des cris dont il ponctuait la fin de chaque chanson, pendant que les autres applaudissent quoi.
A un moment, mon regard est parti d’un paire de mocassins à pompons pour remonter le long des chaussettes longues bleu marine qui soulignaient le galbe des mollets, il s’est à peine accroché sur le revers du bermuda du même ton, a accéléré sur la chemise bleu ciel à rayures blanches et manches courtes et j’ai cru un moment que même Jacques Chirac avait fait le déplacement pour voir Ozark Henry mais non. Il s’agissait seulement d’un homme de la rue comme vous et moi, mais avec des pompons sur ses chaussures.
Je me suis progressivement rapproché de la scène au fur et à mesure que la soirée s’avançait et je me trouvais maintenant très près pour le dernier groupe du programme et manifestement le plus attendu : dEUS.
Au cours de la mise en place d’abord laborieuse puis carrément désastreuse (une heure pour un concert de la même durée) la tension est montée progressivement dans une foule qui s’était clairement densifiée (ça change des soleils noirs).
Les techniciens commençaient à sérieusement se faire huer quand le groupe est enfin entré en scène.
Manifestement, la tension était montée autant en coulisse car ils étaient déchaînés !
J’ai retrouvé avec plaisir le groupe que j’avais vu au Cabaret Sauvage cet hiver, pour un set plus court, plus ramassé mais plus explosif.
Il y a eu plusieurs moments brûlants de surtension pendant lesquels le public avait les doigts dans la prise.
Stef Kamil Carlens, le chanteur de Zita Swoon et ancien bassiste de dEUS, a même rejoint ses anciens camarades, accompagné de ses deux choristes.
Au douzième coup de minuit, ils sont repartis aussi vite qu’ils étaient venus, comme la lumière s’éteint.
Il était trop tard pour le RER mais j’ai réussi à attraper un taxi sans trop de difficulté.
Je dois reconnaître qu’après avoir passé cinq heures debout, j’ai éprouvé un vrai bonheur à m’asseoir sur la banquette arrière.
Toutes fenêtres ouvertes nous avons longé la Seine dans l’air encore chaud de cette nouvelle nuit caniculaire.
Des pointillés lumineux soulignaient les lignes cambrées de la passerelle Simone de Beauvoir qui s’étirent depuis peu au-dessus de la Seine entre la Bibliothèque nationale et le Parc de Bercy.
Cette passerelle, le 37ème ouvrage parisien à enjamber la Seine, que son créateur, l’architecte autrichien Dietmar Feichtinger, a timidement qualifiée de plutôt féminine, est, à mon sens, résolument féminine.
J’espère éviter la mauvaise poésie en écrivant seulement qu’outre un nom de baptême heureusement adopté, on est tenté de voir un bel hommage au deuxième sexe si ce n’en est une évocation dans cet ouvrage dont les lignes troublantes figurent un corps voluptueux reliant le siège du savoir à un jardin.
A la faveur de la chaleur nocture, nombreuses étaient encore les ombres déambulant à l’aplomb de la Seine.
Depuis deux ou trois concerts j’ai observé que de plus en plus en gens portaient des boules quiès, ce que je n’avais pas remarqué auparavant. Dans premier temps, j’ai trouvé ça curieux, un contradictoire avec l’idée même du concert. Mais le lendemain matin, je n’entendais toujours plus trop bien.
J’envisage donc d’essayer la prochaine fois. Même si j’ai un bon potentiel d’entêtement ou d’imbécilité, au choix, je crois que préfère changer d’avis que d’être sourd.
Il fait chaud.
La fraise a passé les 3/4 du catalogue à 11 euros/pièce.
Il n’y a qu’une seule chose à faire : se dépêcher avant qu’il n’y en ait plus !!
1. Comme il fait très chaud je n’ai pas très faim mais au bout d’un moment, à force de ne pas avoir très faim, j’ai quand même faim.
2. Plus je me concentre sur quelque chose, moins je pense à la chaleur. C’est un peu profitable au bureau, où l’on relève habituellement, pour des raisons inexpliquées, une baisse de productivité annuelle en juillet/août. C’est très profitable à mon père dont j’ai quasiment terminé le site qui m’a d’ailleurs valu une petite leçon d’humilité : je ne suis pas informaticien.
3. Si je brassais de l’air toute la journée comme le fait mon ventilateur, le meilleur ami de l’homme qui a chaud, je serais rapidement millionnaire.
ma grand-mère : Avec la gueule que j’me paye, j’veux plus qu’on m’tire ! [nota bene : le portrait bien entendu…]
Ce matin dans le métro, j’ai vu une femme qui avait deux cicatrices verticales à peu près symétriques à la hauteur des omoplates.
Je me suis demandé un instant si on ne lui avait pas coupé les ailes.
C’est Tetris ton frigo !
C’est l’été, il faut en profiter !
Caroline m’a gracieusement invité à l’accompagner aux Solidays.
Un rapide mais indécelable recollage du bracelet-sésame (pour cause d’impossibilité pour l’utilisateur de la veille de revenir en deuxième journée) m’a permis de pénétrer sur l’hippodrome de Longchamp et d’assister aux concerts de :
La défaite de la France en finale de la Coupe du monde, retransmise comme il se doit sur écrans géants devant une foule captivée, était, je pense moins pénible, immédiatement suivie d’un concert de Bénabar, que d’une extinction de télévision, d’un brossage de dents et hop ! au lit parce que demain c’est lundi et on bosse (même si tout ça devait venir au retour parce que le lendemain c’était quand même lundi).
Quant à Zinedine Zidane, qui est sorti sur un coup de tête, je l’ai regardé tout à l’heure sur Canal + car j’étais rentré et que je suis curieux.
A priori, cette histoire me faisait gentiment sourire. Je me disais que le terrain de foot, même en finale du championnat du monde, c’est comme la cour de récré : je l’ai tapé parce qu’il a traité ma mère.
Je me demandais aussi dans quelle mesure il ne s’agissait pas là d’un acte manqué dans ce match ultime dont on peut aisément concevoir que la fin paraisse effrayante pour un joueur qui fait vibrer tant de personnes et qu’il souhaite se sauver.
Je dois reconnaître qu’après l’avoir regardé commenter les images et raconter sa version des faits, sa vérité (je crois que les faits et la vérité sont deux choses bien distinctes mais ce n’est pas le sujet) , je suis admiratif. On est libre de disposer de son honneur que l’on borne à son gré et selon ses moyens. Zinedine Zidane a privilégié son honneur à sa gloire de footballeur qui est pourtant immense.
Cet homme qui fait manifestement rêver des millions de gens, dont même moi, qui n’y connaît pourtant pas grand chose en football parce que ça ne m’intéresse pas, suis ébahi quand je le regarde jongler avec le ballon, qui jouait une finale de coupe du monde, qui était au demeurant son dernier match, et qui savait que son geste ne pourrait pas passer inaperçu dans ces conditions, n’a pourtant pas retenu son coup pour lequel il a été sanctionné à juste titre ainsi qu’il reconnaît.
Il admet aussi qu’il ne pourrait pas faire autrement si c’était à refaire. S’il ne l’avait pas fait et qu’ils avaient gagné cette fameuse coupe, elle aurait sans doute eu bien peu de valeur de Zinedine Zidane.
Peut-être avait-il déjà entendu les propos de Marco Materazzi sur d’autres terrains, mais c’est sur celui de Munich que la limite qu’il avait posée a été franchie.
Zinedine Zidane a quitté le football, ce n’est pas le football qui l’a abandonné.
Et si jamais tout ça fait partie du spectacle, moi, je préfère croire ma vérité.