En dépit de mes efforts pour me détacher de mon addiction à la lecture je persiste à parcourir assidûment des ouvrage divers au moins dans les transports.
Pour des raisons de commodités je n’emporte que des livres de poche. J’ai ainsi développé une certaine dextérité dans le maniement à une seule main de ces ensembles de pages.
Lorsqu’exceptionnellement je suis démuni de mon opium, mes yeux cherchent désespérement quelques mots à déchiffrer entre les mains des autres voyageurs. Il s’agit bien souvent des titres imprimés sur les couvertures de leurs romans que je lis à l’envers. A cet égard j’ai relevé que je n’étais pas le seul à m’intéresser à ce que lisaient les autres.
Autant leur en donner pour leur curiosité. J’ai trouvé à la banque de l’image aux Halles un marque page sur lequel il est écrit cette citation, qui me semble au demeurant très juste, attribuée à Ingrid Bergman : Le bonheur, c’est une bonne santé et une mauvaise mémoire.
Je prends soin de tenir ce marque page contre la couverture de mon livre du moment en m’assurant que la face visible est celle qui comporte la citation.
J’abandonne alors ma lecture par intermittence pour le plaisir d’observer les mines de ceux qui déchiffrent cette phrase.