Archive pour juillet 2002

Dépendance

Mercredi 31 juillet 2002

Je suis allé à la FNAC… juste comme ça, pour jeter un oeil sur les dernières sorties. Par un mystère inexpliquable j’en suis ressorti avec un gros sac. Je crois que je suis dépendant des bouquins (enfin entre autres…). Je n’ai pas fini une pile que j’en rachète 4 ou 5… Je me dis que je vais faire une pause et je trouve 12, 20, 30 titres qui m’atttirent. Je trie, je tergiverse, je repousse, je prévois et il me semble que ma vie ne suffira pas pour tout lire. Chaque livre est un pavé de ma route que je trace ainsi au fur et à mesure que j’avance. Le contraire du chien qui efface le chemin dans Alice au pays des merveilles. D’une certaine manière je développe une forme d’angoisse (très mesurée) face à l’absence de livres à lire. Cette pile de livre posée sur la commode est rassurante…

Y’a une route
tu la prends qu’est ce que ça t’coute
[…]
Y’a une route
c’est mieux que rien
sous tes semelles c’est dur et ça tient

Y’a une route - Gérard Manset

La FNAC est mon île de la tentation ! Et je n’ai même pas parlé des CD…

Mercredi 31 juillet 2002

Sur le site de L’internaute il y a plein de jolies images comme celle-ci, ou comme l’orage un peu plus bas…

Mercredi 31 juillet 2002

Je reviens sur Un homme et une femme… La BO est de Francis Lai et Pierre Barouh (qui joue également dans le film, on l’a déjà dit !). Or, en plus du chabadabada que tout le monde connaît il y a une vraie perle, beaucoup moins connue celle-là, comme la plupart des perles d’ailleurs : A l’ombre de nous. C’est une de mes chansons préférées… (sigh…)

Pour rester dans le même registre, à savoir les choses que j’aime bien, j’ai trouvé aujourd’hui une affiche de Blade runner, qui est un de mes films cultes… Je suis très content. D’autant plus que la semaine dernière j’ai découvert une véritable caverne d’Ali Baba des affiches de cinéma (Cours Julien à Marseille pour ceux que ça intéresse) où j’ai mis la main sur mon autre film culte à égalité avec celui-là : César et Rosalie (je veux bien admettre que j’ai des goûts hétéroclites). Bon maintenant il va falloir que je trouve une solution pour étendre les murs…

Mardi 30 juillet 2002

Bon, bien sûr, pour quiconque a ne serait-ce que quelques rudiments de programmation, c’est enfantin de faire ça mais moi je suis quand même un peu fier du fait de mon ignorance en la matière : j’ai réussi à insérer une image !!!!!!!!!

Mardi 30 juillet 2002

Tombera, tombera pas…

Mardi 30 juillet 2002

pppfffffffffff pour quoi ça marche pas ce truc ?!!

Mardi 30 juillet 2002

Albert la galoche, la terreur des Ardennes, le bonheur des dames, mon pote… l’empereur des cons.

Ventilator overdrive

Mardi 30 juillet 2002

Il fait chauuuudddd… trop chaud, beaucoup trop chaud… le béton exhale encore cette cuisante journée durant laquelle je n’ai pas bougé par conviction climatique. J’en ai profité pour faire un truc qui traînait (rien que de très classique, soit !) : j’avais une offre pour avoir une coque de portable personnalisée pour 1 € (!!!). Restait à trouver L’image. C’est chose faite. Ca m’a pris un peu de temps mais je suis assez content. Bien sûr je les avais (j’ai mélangé deux images dans le mixer photoshop) sous les nez mais il a fallu que je laisse ça décanter au fond de ma tête pendant quelques semaines.
Ce phénomène de décantation est très fréquent chez moi mais pas toujours pratique, notamment quand je dois faire des choses en temps limité et d’une seule traite (genre note de synthèse…).Bien sûr quand j’y réfléchis il y a mille autre choses qui restent en attente mais cette affaire est achevée (je n’ai plus qu’à guetter le facteur… je m’aperçois que je ne le connais pas : soit je suis occupé et je pars avant qu’il arrive, soit je peux dormir et je dors) et je suis content d’avoir mené ne serait-ce qu’une chose à terme.
Demain… je verrai bien.

Pendant les vacances j’ai lu un livre de Kate Atkinson intitulé <i>Sous l’aile du bizarre</i>. Un bouquin un peu foutraque qui m’a bien plu. Plusieurs récits se mêlent avec habileté, mais on n’est pas chez Lelouch hein ! Il n’y a qu’un film de Claude Lelouch que j’aime bien : <i>Un homme et une femme</i>. C’est un de mes films préférés. Pour pleins de petites choses. On aime toujours à quelques de pleins de petites choses. Il y a Trintignant, Pierre Barouh, sa musique, les voitures, l’époque, la mer, quelques répliques. Je ne suis pas spécialement fan d’Anouk Aimée mais je dois reconnaître qu’elle est parfaite dans ce film.
Ah… la scène où Trintignant remonte de Monte-Carlo à Paris, de nuit, après le télégramme d’Anouk Aimée, en cogitant durant tout le voyage. Il sait mais il est loin, il se précipite vers elle et pourtant il a le trac. C’est un très beau moment, celui que tout le monde veut vivre, celui qui est le plus fort, pris entre les courants contraires du désir et de la peur. On n’est plus seul mais on n’est pas vraiment deux. Il arrive alors qu’on succombe encore à la peur. Je crois que le désir est le fil, parfois ténu, qui relie ces deux sentiments, je dirais même sensations, profondément opposés que sont l’amour et la peur. Je ne crois pas que le négatif de l’amour soit la haine mais la peur. La haine n’est bien souvent que le fantôme de l’amour. Les blessures dans lesquelles la haine prend racine ne peuvent la plupart du temps avoir été causées que par quelqu’un à qui l’on a l’on tenait beaucoup.

Pourtant l’amour et la peur sont solubles l’un dans l’autre…

Lorsque je suis lancé j’ai un tas d’idées qui me viennent simultanément par association, beaucoup plus vite que je ne tape, écrit ou parle. J’ai une fâcheuse mais profonde tendance à me disperser.

Bonne nuit, je vais faire un peu le tri…

Lundi 29 juillet 2002

Je suis un peu fatigué je crois…ou alors un peu ensuqué… ce qui est très probable avec cette satanée chaleur… je confonds la Rue Sainte Croix de la Bretonnerie avec Rétif de la Bretonne… Les nuits de Paris donne une image assez effrayante du coupe-gorge qu’était Paris à la fin du XVIIIème siècle.

Lundi 29 juillet 2002

Paris est écrasé sous la chaleur. J’ai cherché péniblement quelque rue sombre dans laquelle une cave ouverte exhalerait un soupir de fraîcheur. Il y en a… J’ai déambulé malgré l’air étouffant, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes, toujours dans les mêmes rues. Ce sont celles que j’aime. J’y passe et repasse, découvrant de nouveaux détails à chaque fois, un nouvel écho, d’autres visages. Je regarde les fenêtres. Un petit secret : dans Paris il faut regarder en l’air. Les plus beaux appartements, les grandes fenêtres mystérieuses qui ne dévoilent rien parce que trop hautes, les terrasses qui font rêver, tout ceci est à chercher vers le ciel. Certaines fenêtres sont en couleurs.
Je reprends encore ces rues et je découvre des fenêtres. Je me dis que c’est peut-être au fond de vivre avec quelqu’un, on reprend toujours le même chemin, parce qu’on l’aime bien et parce qu’à chaque fois on découvre un petit détail nouveau, un autre qui a changé.
Les nuits de Paris… ce n’est pas Saint Croix de Bretonnerie qui me vient en tête mais simplement un détail : je passe devant le Collège de France et j’imagine Paris il y a 100 ans, 150 ans, à l’époque où la nuit enveloppait chaque monument, où les ruelles étaient des puits sans fond. Aujourd’hui la nuit n’existe plus en ville. Elle a été repoussée au loin. La nuit Paris est illuminée, parée comme ses habitantes les plus chics. Nous avons dompté la nuit. La nuit sauvage s’est réfugiée loin d’ici en ne nous laissant que la Lune.
Cette nuit elle est brûlante, un peu moite, Paris est en chaleur. Elle se dépose au front des passants lascifs, Paris est un peu pute, mais Paris est stérile. La chaleur écrasante, le désir moite s’éreintent contre une banlieue sombre. Il n’y a pas la mer. La ville et la mer.
Je repense à Marseille. Quand la ville et la mer succombent l’une à l’autre, elles s’embrassent, se frôlent, se caressent. La ville et la mer font toujours un port. La mer l’apaise doucement d’un souffle frais, ses vagues les plus douces viennent s’éteindre en son chenal. Il est tendu vers elle mais c’est aussi elle qui gronde et tonne et gifle. Il se recroqueville alors contre la ville. Elle le presse contre elle, le serre entre sa digue et ses quais.
Paris n’a pas de port, tout juste se plaît à en rêver. Paris est superbe et brille de mille feux, la nuit se prélasse à ses pieds comme une panthère noire aux pieds d’un nabab, Paris s’offre en tous dialectes, Paris se mire et s’admire dans la Seine qui ne reflète que ses parures de lumière et garde au fond de ses eaux troubles ses rêves secrets… fluctuat nec mergitur.