Archive pour septembre 2002

Il n’y a pas de justice chez les animaux

Dimanche 29 septembre 2002

Il fut une époque où à la sortie des assises la foule harangait le condamné et on devait le protéger pour éviter qu’il ne se fasse lyncher. Aujourd’hui on doit protéger la victime à la sortie de ces mêmes assises. Force est de constater qu’il y une évolution sensible des valeurs au sein de la foule.

Ou sont les étoiles ?

Samedi 28 septembre 2002

On allait au bord de la mer, avec mon père, ma soeur, ma mère… Pendant presque toute ma petite enfance nous sommes partis en vacances au bord de la mer, sur la côte d’amour (toutes ces côtes d’opale, d’albâtre, de nacre, d’émeraude, de granit rose, d’amour, de jade, d’argent, de vermeille, d’améthyste ou d’azur, me laissent toujours rêveur, la côte-d’or étant l’exception qui confirme la règle). C’est au-dessus de Nantes, vers La Baule, Le Croisic, Guérande. Le plus souvent nous allions à La Turballe. Contrairement à Michel Jonasz (On regardait les autres gens / Comme ils dépensaient leur argent / Nous il fallait faire attention / Quand on avait payé / Le prix d’une location / Il ne nous restait pas grand-chose…), que, coïncidence (!), mon père aime beaucoup, et que j’ai donc souvent entendu quand j’étais petit (je crois qu’on entend très bien quand on est petit mais on ne se met à écouter que plus tard, après qu’on nous ait répété à satiété Tu écoutes quand on te parle ?), ces vacances se déroulaient durant la période faste. La preuve en est que je ne saurais compter le nombre astronomique de tours de manège que nous avons fait là-bas. Entendons-nous bien j’ai la chance de ne pas avoir connu la misère mais il y a eu des périodes délicates bien qu’on ait toujours pris soin chez moi que ma soeur et moi-même en soyons le moins affectés possible. Je ne me suis jamais considéré comme étant à plaindre. Nos grands-parents ont toujours été généreux au-delà de toute attente et nous avons été incités à poursuivre des études dans la mesure de nos voeux, voire poussés lors de quelques moments de défaillance (bon, ok, en seconde il ne me semblait pas déraisonnable de m’arrêter pour faire… Dieu sait quoi finalement… toutefois dans l’ensemble je n’ai jamais été rebelle). Cela reste une chance que de pouvoir poursuivre des études afin de pouvoir s’engager plus facilement dans le domaine de son choix (même si j’ai toujours été assez indécis et que je ne suis donc pas vraiment un modèle en la matière). Quand on peut le faire on ne fait pas la fine bouche. Bref, je m’égare, la plage est beaucoup plus intéressante.

Nous allions au bord de la mer l’été. Mes parents louaient une maison, jamais la même (il n’y en a qu’une dans laquelle nous soyions allés deux fois). Nous allions à la plage, je faisais des châteaux (hum, j’en fais encore), nous ramassions des crevettes avec nos épuisettes (je vous rappelle que la petite fille avec moi est ma soeur). Il y avait des crabes cachés dans les rochers, des centaines de coquillages dans l’écume et des étoiles de mer. Je suis retourné l’année dernière une journée là-bas. Il n’y avait plus d’étoiles. On me dira que c’est la marée noire. Mais cet été en Vendée il n’y avait pas plus d’étoiles. Je crois qu’elles ont disparues depuis longtemps. Sans doute du jour où j’ai appris qu’on les nommait astéries. C’est triste, c’était ce qu’il y avait de plus beau les étoiles. Leurs bras souples étaient recouverts de dizaines de minuscules ventouses qui s’accrochaient aux doigts. On en trouvait facilement, souvent dans les trous d’eaux que le jusant laisse derrière lui dans les rochers. Ce sont autant de mers miniatures abritant une faune attendant patiemment que la marée vienne les reprendre. Ce sont des crèches(-aquarium), comme celle de Noël. Il y en avait de très grands, il contenait souvent des specimens de toutes sortes. Je pouvais passer de longs moments à observer ce qui s’y passait. Aujourd’hui encore il m’arive de me pencher sur un trou d’eau et de regarder le monde, et puis on m’appelle.

Je faisais deux trucs en particulier avec mon père. Il m’emmenait pêcher, il nous est arrivé de manger ce que nous avions pris, c’était sérieux ! Surtout chaque année il m’emmenait au cirque. Nous y allions tous les deux, ma mère gardait ma soeur qui était trop jeune. Je ne saurais dire combien d’années ça a duré. Sans doute assez peu. Je m’en rappelle encore, c’était le cirque Pinder-Jean Richard. Je n’ai que des souvenirs très diffus, j’étais très jeune. Je me rappelle que c’était une soirée particulière. L’atmosphère du cirque est déjà en elle-même très spéciale et puis nous rentrions en pleine nuit et nous nous couchions très tard (je devais avoir autour de 5-7 ans). Par la suite, nos relations se sont lentement détériorées, nous n’allions alors plus à la mer ni au cirque.

La chanson de Michel Jonasz me fait penser à ces vacances. Prenez garde à ne pas la confondre avec On allait au bord de l’amer, avec mon Père, ma Soeur, Mamère… qui évoque plutôt le camp scout en Lozère avec une météo diluvienne (je ne sais pas trop pourquoi, peut-être son côté vert ou sa moustache, Noël Mamère me semble assez bien coller dans le décor et pour les besoins du jeu de mots). Ce qui est plutôt cauchemardesque lorsqu’on apprécie peu la vie en collectivité.

Communiqué technique

Vendredi 27 septembre 2002

Si d’aventure quelqu’un a joué avec le jukebox il est possible de s’exprimer sur ce que vous avez entendu.

L’amour se mesure en temps

Vendredi 27 septembre 2002

De temps en temps il faut se faire plaisir… Je vais simplifier à l’extrême.

A mon sens l’amour poussé à son paroxysme est le bonheur de l’être aimé à tout prix, y compris le sien propre. C’est le paradoxe de l’amour. Dès lors il me semble qu’il existe une alternative. Soit la personne qui inspire ce sentiment se dresse pour empêcher un tel sacrifice, tout simplement parce qu’elle partage ce sentiment. Vous seriez prêt à tout pour elle mais justement parce qu’elle vous aime elle ne vous le demandera pas. D’une certaine manière les deux élans se confrontent et se confortent créant un point d’équilibre. Soit elle ne le partage pas, une deuxième alternative s’ouvre alors : soit elle en profite car elle est sans scrupules, soit elle s’éloigne suffisamment pour se mettre hors de portée de ces pulsions kamikazes. Comme la vie doit être agréable pour les statues…

Je reviens un peu en arrière, à propos des difficultés à communiquer, pas celles qu’on a chacun personnellement mais celles liées au langage et à l’interprétation des mots par chacun. Je suis sans doute trop pointilleux (si je veux être plus complaisant avec moi même, quoique, je peux également écrire sensible) mais il m’arrive de buter sur certains mots. Ne serait-ce que par lyrisme on dispose d’une certaine latitude avec le sens des mots mais parfois je me demande ce qu’on veut exactement me dire et inversement, j’ai du mal à me faire comprendre. En fait je pense à un exemple en particulier. Tout le monde connaît ce moment, ennuyeux ou terrible ça dépend des gens, où on se retrouve à devoir remplir une carte d’anniversaire. Soit on est le premier : on cherche une idée originale ou bien au contraire on profite de cet avantage pour écrire joyeux anniversaire au risque de passer pour peu inspiré mais en tout cas pas pour plagiaire. Soit on n’est pas le premier : le temps presse, on n’a pas d’idée originale, on nous a laissé (malheureusement) trop de place pour que l’on se contente de signer et on maudit alors les anniversaires (à l’exception du sien puisque c’est le seul où l’on n’a pas à remplir de carte). Bref, pour l’anniversaire de la fille de mon beau-père (je ne l’appelle pas ma demi-soeur parce que nous n’avons pas été élevés ensemble, pourtant et en me contredisant au sein de la même phrase, je l’appelerai ainsi par commodité) nous nous étions pris exceptionnellement un tout petit peu à l’avance (l’après-midi). Le temps de se rendre compte que nous n’avions pas de carte. Heureusement j’ai un stock important de choses hétéroclites, qui parfois se révèlent utilent, notamment les cartes postales. J’ai donc entrepris avec l’accord de ma mère et de mon beau-père de rédiger un texte que tout le monde signerait. Cela permettrait de faire quelque chose d’un peu travaillé et éviterait à tout le monde de s’escrimer autour de cette carte. J’ai fait un brouillon que j’ai recopié après qu’ils l’aient relu. Ma mère en le lisant m’a dit : Tu aurais dû être journaliste. (Vous risquez de me trouver névrosé, si ce n’est pas psychopathe, après ça). Je suis partagé à propos de cette remarque. Pourquoi n’a-t-elle pas dit écrivain tant qu’à me faire un compliment ? Parce que journaliste c’était peut-être une petit pique, sous-entendant que j’étais un peu faux (bah oui, sur une carte d’anniversaire on n’écrit que des trucs sympas). En même temps je pense qu’elle n’a pas fait attention mais moi je me pose la question, en me disant qu’on ne doit pas être très nombreux à le faire dans ce cas-là… Il faut être positif : c’est plutôt réjouissant d’avoir des problèmes aussi futiles.

Quelqu’un peut-il me confirmer que l’émission 80 à l’heure qui passe sur M6 ne contient bien que dix numéros et qu’ils passent en boucle ? Je trouve le concept très intéressant.

Je viens de passer près d’une heure et demie au téléphone, avec plusieurs personnes différentes et je me sens saoulé. Pourtant il fut une époque pas très lointaine où j’avais des conversations téléphoniques qui duraient plusieurs heures et ce régulièrement. C’est étrange. Bref, je m’en vais rédiger quelques missives car souvenez-vous, comme dans l’Aéropostale : le courrier n’attend pas !

Méditons la dernière phrase du journal d’André Gide : Ma propre position dans le ciel, par rapport au soleil, ne doit pas me faire trouver l’aurore moins belle.

9 grues à l’horizon

Jeudi 26 septembre 2002

Que pensent les gens ?

Mercredi 25 septembre 2002

Je dois confesser que je suis très curieux. Le qualificatif, conjugué à trop, est en bonne place au palmarès des remarques que l’on m’a le plus répétées lorsque j’étais enfant, avec ne mets pas tes coudes sur la table ; ne parle pas la bouche pleine ; dis bonjour, au revoir, s’il vous plaît, merci ; tu t’es lavé les dents ? ; tu aimes quoi à part les frites ? etc C’est ce qui m’a amené notamment à lire des journaux en ligne qui offrent la possibilité d’assouvir une curiosité enveloppée dans la cape du vice sans avoir pour autant à assumer la culpabilité d’avoir violé l’intimité de quelqu’un. Finalement c’est assez lâche comme démarche, en ce qui me concerne tout du moins. On peut aussi adopter un autre point de vue consistant à considérer que le fait de se livrer ainsi pour les auteurs purge la curiosité du lecteur de sa substance sombre (bref, comme souvent on peut manier le langage pour convenance personnelle).

J’ai appris que la curiosité a plusieurs visages, tantôt une qualité, estimée en tant qu’intétêret, tantôt un défaut, condamnée en tant qu’indiscrétion. J’ai appris qu’il est des choses qu’il vaut mieux, voire à tout prix, ignorer. Parfois même on pressent qu’il y a sous cette pierre quelque chose de terrible, quelque chose de sombre, blessant parfois létal (allons jusqu’à la tragédie). Une chose qu’il faut se garder de découvrir. Pourtant parfois la curiosité, que certains dirons morbide ou masochiste, l’emporte sur l’instinct de conservation. C’est dire combien ce peut-être un moteur puissant, une véritable passion. Ce moteur vous propulse, cette passion vous emporte.

Je ne peux pas regretter d’avoir hérité de ce trait. Je lui dois beaucoup. C’est effectivement un moteur puissant. La soif de connaissances me facilite la tâche dans bien des cas. Je pense que ma capacité, toute relative, à comprendre des choses rapidement n’est en définitive que la conséquence de cette soif inextinguible, elle ne sert qu’à assouvir cette dernière qui lui préexiste. Toutefois c’est l’objet avec lequel on l’alimente qui détermine la nature de la curiosité. La mienne prend, prenait souvent la physionomie de l’indiscrétion. On touche à la péninsule de ma curiosité : que pensent les gens ? Question qui se reflète aussitôt ainsi : est-ce un symptôme de paranoïa ? Je me garde de répondre.

Le temps s’est conjugué aux remontrances à propos de ma curiosité mal canalisée et j’en suis venu à élaborer des stratégies pour la museler à défaut de pouvoir la juguler. Je pense que cela s’est fait plus ou moins inconsciemment mais avec le recul je finis par le discerner. Parfois je me tais complètement. J’observe, j’écoute (c’est ce que je préfère mais ce n’est possible que s’il y a d’autres personnes pour attirer l’attention afin de me permettre de rester en retrait) et je glane précieusement tout ce que j’entends, vois ou sens mais je ne le provoque pas. D’autres fois au contraire je parle, énormément, à satiété, de tout, de n’importe quoi, j’imagine pour ne pas laisser mon interlocuteur par trop se découvrir et réveiller la bête (terme au combien excessif j’en conviens mais qui m’amuse et qui me semble assez évocateur pour les besoins de l’explication). Le risque à la longue, si ce n’est pas déjà le cas, est de passer pour un égocentrique. Ce sera circonscrit car il y a des gens qui me connaissent suffisamment pour ne pas s’y tromper, mais je crois que c’est potentiel.

Bien sûr il n’y a rien d’autre à voir que la fuite sous ces artifices. La fuite aux mille faces, il serait d’ailleurs plus juste d’écrire aux mille dos. La pire des fuites, la fuite de soi, une fuite qui peut être sans fin. Je ne m’apitoies pas, ni ne désire me faire plaindre. Je m’efforce d’analyser certains mécanismes… par curiosité. La boucle est bouclée, comme souvent le mal comporte son propre remède. Tout est affaire de dosage et de mode d’administration.

On m’a complimenté pour le vocabulaire que j’emploie (du moins l’ai-je pris ainsi, ce qui me permet d’apprécier). Je ne voudrais pas paraître trop prétentieux, du moins pas plus que je ne le suis déjà. J’ouvre très souvent mon dictionnaire. Je m’efforce d’utiliser le plus largement possible le vocabulaire que je connais tant dans un souci de précision et de clarté que pour essayer d’empêcher (à mon degré) les mots de sombrer au fond du dictionnaire d’où ils finissent par ne plus sortir qu’une ultime fois pour ne pas réapparaître dans l’édition suivante. On peut considérer que cela révèle mon incapacité à m’exprimer clairement avec des mots simples.

Je clos cette entrée sous le sceau de la curiosité : aujourd’hui (premier) déjeuner diaristique très agréable.

Y’a aussi des trucs que j’aime

Mardi 24 septembre 2002

Mon arrière-grand-mère disait, il y a déjà longtemps, les gens ne s’aiment plus (si vous le connaissez rajouttez un accent ch’ti mais sans forcer sinon tant pis ça conserve tout son sens sans cela). C’est très simple et c’est à mon sens très vrai. De la même manière mais de façon plus pragmatique Malek Boutih, le président de SOS racisme, disait dans une interview il y a quelques mois : la question c’est “est-ce qu’on veut vivre ensemble ou pas ?” Mon propos n’a pas trait à l’immigration ou au racisme mais plus largement, au-delà de ces considérations, à la vie en collectivité ; sujet inépuisable que je ne fais qu’effleurer. Les villes ont peut-être atteint un taux de concentration tel qu’elles sont à saturation ?

Le regroupement est une question de survie qui nous apparaît aujourd’hui plus comme un modèle pour des raisons pratiques. Le problème n’est pas relatif au principe du regroupement mais à son degré de concentration. Celle-ci doit avoir des limites, comme toute chose. Je pense qu’elle a joué et qu’elle joue encore un vrai rôle positif en ce qu’elle constitue un puissant facteur d’émulation qui a accéléré le progrès technique. D’une part en raison de la nature humaine mais aussi plus concrètement parce que la concentration urbaine et le progrès technique se sont étroitement liés dans un cercle (vicieux ou vertueux ?) jusqu’à ce que les interactions soient telles qu’on ne distingue plus clairement causes et conséquences. Pour que la vie soit possible dans les conditions que nous connaissons au sein des grandes villes un certain nombre de progrès étaient nécessaires qui ont entraîné à leur tour un phénomène de densification supplémentaire auquel le progrès doit répondre etc etc… Toutefois j’ai malheureusement le sentiment que le progrès (dans une acception très très large, disons tout ce que l’homme découvre, je devrais d’ailleurs plutôt dire comprend car ce n’est que ça, qui améliore sa vie, c’est à dire la rend matériellement moins pénible ou plus confortable, au choix. Matériellement seulement parce que l’âme c’est un autre problème et puis parce que les aspects sociaux ont été exclus de ce cercle, sans doute par la force centrifuge {-( ) n’est pas toujours utilisé à bon escient. J’ignore s’il serait possible de partager les connaissances et leurs applications des pays dits développés (ce qui à l’aune de l’économie est un juste qualificatif mais si l’on change de référence ?) à l’échelle planétaire de manière équitable sans qu’elles soient diluées au point de perdre tout effet bénéfique mais je ne pense pas qu’en l’état actuel des choses il n’y ait ne serait-ce que la volonté de le faire……………………………….

En fait je n’ai pas envie de continuer. Au fond je pense que les gens sont plus individualistes car ils se sentent moins menacés par leur environnement (j’entends par là une menace sauvage, diffuse, une menace de mort), malgré l’insécurité qui nous encercle. Le prisme de l’individualité expose les inconvénients plutôt que les avantages de la collectivité mais jusqu’à quand ? J’ajoute juste encore que je crois qu’il y a un terrible vide du sacré.

Cela m’offre une bonne transition pour vous dire que j’ai lu Comment je suis devenu stupide de Martin Page. J’ai adoré ce bouquin. Je vous en livre juste deux lignes anecdotiques :

Une autre conséquence de ces petits pots pour bébés surdosés en phosphore était qu’Aslee brillait dans le noir. C’était très joli. Quand ils se baladaient dans les rues, la nuit, As, à côté d’Antoine, semblait une immense luciole qui éclairait leur chemin dans les ruelles sans réverbères.

C’est très court, je vous souhaite de passer un aussi bon moment que moi à le lire. Peut-être pourrons nous revenir dessus par la suite (en fait je ne veux pas déflorer le sujet mais j’aimerais bien en lire des commentaires).

J’ai encore froid. Je suis très angoissé pour mon écrit de jeudi, une angoisse plutôt paralysante que divagante.

Je vais probablement supprimer une partie des étagères sur la droite de votre écran ou alors je vais changer la nature du contenu. En effet si je veux parler d’un livre ou d’un film que je viens de lire ou voir je le fais directement dans le corps de texte. Sinon je ne le cite pas du tout. Donc soit je supprime les étagères livres et films (le jukebox c’est pas pareil) soit j’y pose des oeuvres que j’aime bien mais qui ne sont pas récentes et je les changerai de temps en temps. Une sorte de sélection. Il y aura peut-être quelqu’un que ça intéressera, voire à qui ça plaira. Le problème étant que je n’ai pas tellement la place de mettre ne serait-ce qu’un petit commentaire.

Je peux aussi faire comme ça. Le train est un film de Pierre Granier-Defferre avec Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant. En 1940 durant l’exode Jean-Louis Trintignant, marié et père, mais séparé dans le train de sa famille, rencontre Romy Schneider, juive allemande qui a fui l’Allemagne et qui continue de fuir le plus loin possible. Elle sait déjà ce qui se passe dans son pays alors que Trintignant est encore très insouciant à ce sujet comme la plupart des français. Il naît quelque chose entre eux au cours du périple. Bien sûr il est très bien interprété mais je ne dirais pas qu’il s’agit d’un film exceptionnel, c’est un bon film, c’est un film que j’aime parce que voilà il y a une scène en particulier, une scène boulversante comme il n’y en a que très peu. Je ne veux pas en écrire plus, même si je doute que le fim soit dans les vidéoclubs et que personne le voit. Parfois il repasse à la télé, la nuit, peut-être que ce jour-là vous le regarderez, peut-être que la même scène vous émouvra (une parenthèse sans aucun rapport : dans la série les mots que j’aime/j’aime pas : le verbe émouvoir conjugué, à l’exception du participe passé et éventuellement du participe présent, est très laid).

Suite

Lundi 23 septembre 2002

La timidité est la prison du coeur est un proverbe espagnol. Comme je l’ai écrit ailleurs, d’aucuns pensent que la timidité est la forme ultime de l’orgueil. Ce qui est compatible avec ce proverbe. On objectera que les termes sont antinomiques et que si la timidité peut éventuellement être la prison du coeur ce n’est en aucune manière une forme d’orgueil. Il me semble que c’est passé un peu vite sur la question et faire preuve de superficialité. La timidité est un manque d’assurance qui se révèle dans le rapport à autrui, plus précisément dans la difficulté à l’établir puis à l’entretenir. L’orgueil quant à lui peut être défini comme un sentiment exagéré de sa propre valeur mais aussi comme un sentiment de fierté légitime, ce qui est sensiblement différent. Dès lors il n’est pas impossible de considérer qu’orgueil et timidité puissent être étroitement liés. On peut à la fois concevoir un sentiment de fierté et craindre que celui-ci ne soit pas reconnu, que les autres l’érodent. La peur de ne pas être à la hauteur c’est une forme d’orgueil, il faut avoir un minimum de fierté pour avoir peur de l’éprouver. Si l’on en était totalement dépourvu on ne craindrait pas de souffrir de la voir heurtée. De la même manière il faut avoir un certain orgueil pour avoir peur de ne pas être compris, ainsi que le craignent beaucoup de timides.

Enfin bon, ce ne sont que des mots, ce n’est ni plus ni moins qu’un jeu de sémantique. Ceci manque cruellement de nuances, par faiblesse de langage et de temps consacré. Il y a autant de timidités que de timides, c’est comme pour tout.

Quant à moi (parce qu’on ne peut pas toujours se cantonner à la théorie) je suis timide et/parce que je suis orgueilleux mais ce n’est pas de mon seul exemple que je tire ce que j’ai écrit ci-dessus. J’en connais d’autres et d’autres personnes plus compétentes ont développé l’idée avant et mieux que moi. Bien sûr pour l’écrire ici je ne suis pas timide mais c’est facile de ne pas être timide le cul vissé sur sa chaise dans sa chambre le soir. Parfois je fais des choses qui vous ferait dire en tant qu’observateur que je ne suis certainement pas quelqu’un de timide. Seulement vous n’imagineriez pas l’effort qu’il m’en coûte tant pour dépasser ma timidité que pour vous laisser croire que ce que je fais est naturel et facile. La crédibilité compte souvent plus que tout comme au théâtre finalement. Si je suis assez convaicant pour vous persuader que c’est facile, ça l’est. Ca l’est pour tout le monde sauf pour moi, moi je le joue, je le sais. Ma réalité n’est alors pas la vôtre.

Je suis assez curieux du mécanisme de la timidité. Cet acte qui vous semble objectivement simple, courant (ce peut être des choses extrêmement simples, communes, banales), que vous voyez exécuté par d’autres avec une certaine aisance mais qui vous apparaît à vous irréalisable. Si l’idée de sa réalisation vous est concevable, la projection détaillée de cette réalisation vous apparaît déjà plus ardue. Vous imaginez différents scénarios en vous rassurant à propos du fait que vous avez les capacités de réaliser cet acte. Plus le moment de cette réalisation se rapproche et moins elle vous semble possible. Vous commencez à imaginer des scénarios d’échec. Dans le temps qui la précède immédiatement vous commencez à ressentir physiquement votre timidité. Vous ressentez une sensation d’oppression dans la poitrine, votre coeur se serre (imaginez que votre coeur soit le bouchon d’une bouteille de champagne, comprimé entre la pression du gaz et le carcan de métal qui l’enchaîne à la bouteille), votre gorge se noue, le sang vous monte aux joues plus ou moins longtemps avant. Vous avez les jambes molles, parfois vous craignez de tomber, tout bêtement tomber parce que vos jambes vous laissent en plan. Cela m’intéresserait de savoir dans quelle mesure ces sensations sont réelles, j’entends par là peuvent être constatées physiologiquement.

Parfois vous capitulez, et cruellement vous vous sentez mieux, soulagé. D’autres fois vous parvenez à vous surpasser. En général une fois lancé vous allez au bout, le carcan de métal a sauté et votre coeur a suivi immédiatement, les choses vont vite, au moins au début, vous vous retrouvez dans une sorte d’équilibre précaire, inattendu, presque un état de grâce. Puis vous êtes soulagé, mais ce n’est pas le même soulagement que celui évoqué précédemment. Quelque chose a changé dans cette seconde hypothèse, en dehors de vous, les réactions provoquées par l’acte que vous réalisé, mais aussi en vous, vous avez conquis une petite parcelle supplémentaire de vous-même.

Accessoirement ce proverbe me fait penser à un livre de Ray Bradbury, plus précisément à son titre : La solitude est un cercueil de verre. Ce n’est sans doute pas son oeuvre la plus connue. Je la décrirais comme un roman policier poétique (c’est pour la poésie qu’il met toujours dans son écriture que j’aime Ray Bradbury), catégorie finalement assez restreinte, mais pas inintéressante pour autant, puisqu’il ne me vient pas d’autre roman à y classer. Ce livre m’avait plu, presqu’autant que les Chroniques martiennes que j’avais vraiment adorées contrairement à Fahrenheit 451. Je trouve le titre excellent, c’est d’ailleurs pour cela que je l’avais lu.

(Il est temps de faire une petite pause, boire un coup. Je me rends compte que la clarté de mon propos est incertaine, et je crains qu’elle ne s’éteigne tout à fait, ce qui est le paradoxe suprême pour la clarté, avec la suite.)

Je reviens un petit peu en arrière, trois paragraphes en arrière pour être précis. La réalité est un de mes très vieux sujets de réflexion récurrents. Je crois que le champs de la réalité, ce que certains appeleraient peut-être la vérité, est finalement assez restreint, si tant qu’elle existe. Notre réalité subjective se limite à ce que nous percevons et à la façon dont nous le percevons. D’une certaine manière c’est une facette parmi des millions, des milliards peut-être, de la réalité objective. La seule et unique réalité pour chacun de nous est cette réalité subjective. Quant à la réalité objective je crois que personne ne peut la percevoir ce qui pose la problème de savoir si cela implique nécessairement qu’elle n’existe pas. Elle n’est pas préhensible en tant qu’entité, elle est mouvante et ne possède pas à proprement parler de forme. La réalité objective c’est peut-être Dieu. Il n’existe donc pas une réalité mais des réalités qui présentent entre elles des zones de convergence et des zones de divergence. Au-delà des difficultés liées au langage même (c’est un autre débat mais qui d’une certaine manière présente des liens avec mon histoire de réalité subjective : j’emploie des mots auxquels je donne un sens qui n’est pas exactement celui que mon interlocuteur leur donne, qui plus est ces mots s’inscrivent dans deux ensembles, environnements ou trajectoires au choix, différents qui, pour résumer, peuvent être caractérisés comme le fruit de nos évolutions personnelles et donc différentes. Quelle est de ce fait la distorsion que subit la pensée que je veux lui communiquer ?) ces zones de divergence constituent autant de brouillages et de distorsions dans la communication entre les gens. Par définition la réalité subjective ne correspond pas nécessairement à la vérité vraie ou même à la réalité subjective de votre voisin. On peut vivre très heureux en ignorant certaines choses qui nous rendraient malheureux mais qui tant qu’on les ignore n’existent pas pour nous, bien qu’objectivement elles aient une existence et participent à d’autres réalités subjectives.

Je vais prendre un exemple très simple. Vous vivez avec quelqu’un qui vous trompe. Vous l’ignorez (par exemple en raison de la délicatesse et de la discrétion de votre cher(e) et tendre, si tant qu’on puisse alors encore parler de délicatesse, mais ce n’est pas le propos, la chimie des couples est protéiforme). Pour vous la réalité c’est que vous vivez avec quelqu’un que vous aimez, que vous vous sentez bien ainsi. Il/Elle se partage avec quelqu’un d’autre, pour lui/elle c’est la réalité, mais pour vous cela n’existe pas, vous l’ignorez. Si vous l’apprenez vous serez malheureux parce qu’alors ça devient votre réalité aussi. Mais vous conviendrez qu’il est tout à fait possible de vivre heureux en étant trompé objectivement (c’est un fait) mais en l’ignorant subjectivement (ce qui est un pléonasme mais c’est pour insister). Entendons nous bien je ne cautionne pas “l’adultère” (prenez le terme dans une acception très large) je ne prends l’exemple que pour tenter d’être clair, ce à quoi je doute de parvenir mais j’essaye (timidité, orgueil, etc cf supra). La vie de couple est sans doute le plus vaste et le plus inépuisable sujet qui soit, bien plus que toutes mes turlupinades (il n’est pas évident à placer celui-là !), et je ne me lancerai pas dans le sujet aujourd’hui.

Je crois qu’il est illusoire de penser que l’on peut se raccrocher à une hypothétique Réalité qui serait commune à tous. Il n’y a que des zones de convergences. Finalement c’est peut-être là le revers de la conscience : une certaine part irréductible de solitude.

En écrivant tout ça je pense faire preuve d’une absence totale d’humilité. Ce qui est assez cohérent avec un de mes grands problèmes, ou plutôt une de mes clés : mon problème n’est pas de comprendre les choses mais de les accepter.

Je n’en oublie pas pour autant certaines considérations plus terre à terre mais qu’il est difficile de négliger : je suis saisi par le froid. Je suis désolé pour les lecteurs ou les lectrices (peut-être plus nombreuses, du moins si je me réfère aux gens autour de moi) frileux(ses) mais je n’ai que rarement froid, ce serait plutôt le contraire et je vis assez mal le fait d’avoir froid, ce n’est pas très agréable(après plusieurs heures où elles sont restées désespéremment froides mes mains semblent enfin retrouver une température agréable, peut-être parce que je tape et que le portable dégage un peu de chaleur). D’autant que là tout de suite il n’y a personne qui va venir me réchauffer.

Pour finir de me réchauffer il me reste Las Ketchup (mais non ce n’est pas pathétique, ne pas avoir mon grand lit et ma couette le serait par contre !) dont on a beaucoup parlé et que j’ai rajoutées dans le jukebox.

Les rendez-vous d’automne

Lundi 23 septembre 2002

J’ai changé mes enceintes de place ce week-end. Le résultat est très satisfaisant, il y a une vraie différence. Compte tenu du fait que je suis du genre à entasser (syndrôme de l’écureuil ; j’ai aussi celui de la tortue, je traîne toujours un ensemble de choses plus ou moins hétéroclites avec moi, mais ça s’arrange avec le temps, heureusement parce que ce n’est pas évident de concilier l’écureuil et la tortue, le premier nage assez mal et la seconde a de sérieuses difficultés à courir sur les branches d’arbres), dès que je déplace une chose cela boulverse l’oraganisation générale de la pièce. Je suis obligé de déplacer plusieurs autres choses pour retrouver une forme d’équilibre (je ne rentrerai pas dans le débat à propos de la notion d’équilibre et de son caratère unique ou au contraire multiple). Je me pose alors toujours la même question : à quoi bon garder tout ça ? Il y a des choses dont je devrais me débarrasser, en les revendant, en les donnant ou (au pire) en les jettant. Il y a du tri à faire mais ce n’est pas évident. Seulement voilà l’expérience prouve que ne pas remplir à nouveau le vide créé est encore plus difficile. Je n’aime pas les étagères vides. Bien sûr il y a la solution de me débarrasser des étagères, mais c’est pratique les étagères. On peut poser plein de choses dessus, etc (vous voyez le cercle vicieux ?). Bref il faut que je fasse un peu de tri, mais ça ne va sans doute pas être pour tout de suite. Il y a plus urgent.

L’automne est à notre porte (si, si, pour le coup il est vraiment juste devant là, si on ne lui ouvre pas la bourrasque va renverser notre porte). Je vais ressortir un album automnal par excellence : No need to argue des Cranberries (je laisse de côté le débat sur les convictions de Dolores O’Riordan). Cet album incarne l’automne pour moi, sans raison extrinsèque particulière. Il m’évoque le jour qui baisse, les premiers frimas, le vent, la lumière étouffée derrière la fenêtre, le repli vers le foyer (dans une acception large), l’amplification de la solitude… Cependant l’automne peut être doux. On peut ne pas écouter ses disques seul.

Ce week-end, bien que j’ai passé un certain temps dehors, j’ai réécouter l’intégrale des Beatles. Décidément, c’est une somme ! Enfin bon, sous réserve des goûtsde chacun. Sinon je suis allé en cours, j’ai pris le soleil jardin du Luxembourg tant qu’il en est encore temps. Je suis allé dîner avec des anciens de la fac et m’étant couché très tard je n’ai pas fait grand chose dimanche en dehors du dîner familial hebdomadaire avec ma soeur, la fille de mon beau-père, leurs copains respectifs et même mon cousin en guest-star.

A suivre…

10 grues à l’horizon

Jeudi 19 septembre 2002

La météo a été très clémente depuis le début de la semaine, par conséquent je suis sorti me promener. J’ai beaucoup marché, je crois que je suis passablement stressé (mon besoin de marcher est proportionnel à mon angoisse). Deux questions se font jour : les mots stress et angoisse peuvent-ils être employés indifféremment l’un de l’autre ? Pourquoi marcher ?

Le petit Larousse compact 1995 (le dictionnaire est mon livre de chevet, je l’ai toujours à portée de main) définit l’angoisse comme une inquiètude profonde, peur intense, née d’un sentiment de menace imminente et accompagnée de symptômes neurovégétatifs caractéristiques (spasmes, dyspnée, tachychardie, sudation, etc), le stress étant un ensemble de perturbations biologiques et psychiques provoquées par une agression quelconque sur un organisme. Aux termes de ces définitions on peut tirer une première déduction : il y a manifestement une succession chronologique entre les deux états. L’angoisse précède, le cas échéant, le stress. Quoiqu’on puisse sans doute défendre l’idée qu’un stress répété favorise l’angoisse ultérieurement. Deuxième déduction (détrompez-vous je ne perds pas le fil !) : les deux termes ne sont donc pas interchangeables. Troisième et dernière déduction (on pourrait sans doute en faire d’autres mais je vais tomber hors sujet) : je serais plutôt angoissé, heureusement sans les symptômes neurovégétatifs (à part peut-être une petite sudation mais après plus de deux heures de marche ce n’est peut-être pas l’angoisse… qui n’existe d’ailleurs peut-être pas puisque je ne présente pas de symptômes neurovégétatifs caractéristiques etc).

Je marche parce que j’ai constaté que je me sentais mieux en marchant. J’imagine que c’est principalement symbolique (le fait de marcher plusieurs heures me fait m’endormir plus tôt aussi). Cela me donne une impression de mouvement (pas qu’une impression vous me direz mais rapporté à ce qui me taraude ce ne peut-être que fictif), de ne pas demeurer statique. Je ne me confis pas dans des pensées inquiétantes. Au fond il ne faut pas se voiler la face, c’est une fuite symbolique.

Je dois passer un concours que je ne peux pas rater et je ne parviens pas à m’y mettre. Pourtant j’ai passé des dizaines d’examens au cours de mes études, j’ai redoublé et j’ai eu des notes que je n’aurais pas imaginées possibles quelques années plus tôt, mais j’ai persisté, je me suis présenté à des oraux dans des états de stress (pour le coup c’était bien du stress) considérables (en m’efforçant de toujours afficher un certain détachement, ce à quoi je parvenais pas trop mal, sauf avec ceux qui me connaissaient bien sûr). J’ai tremblé à je ne sais combien de redditions de copies et d’affichages de résultats. J’ai cru plusieurs fois m’être fait définitivement mettre bas. Finalement je suis passé au travers et je me retrouve face à ce concours, que j’ai raté l’année dernière (ce qui participe sans doute à mon angoisse qui n’en est pas vraiment une). Ce n’est finalement qu’une étape de plus, comme les précédentes. D’autant plus que je connais des gens du même niveau que moi qui l’ont eu. Je vais paraître prétentieux mais je ne pense pas que ce soit un problème de capacité, c’est plus psychologique je crois.

Bon ceci dit, entendons-nous bien, je ne parlais ici que des périodes (finalement très courtes) de partiels. Ce n’était pas le bagne, loin de là, on en a bien profité par ailleurs, et j’ai rencontré certains de mes meilleurs amis, O. et T., à la fac.

Notez bien que tout ceci est dit sous le sceau du secret car jamais au grand jamais je n’en reconnaîtrai le quart si on m’interroge. Il ne faut jamais dire jamais, par contre dans Zéro tués j’ai lu qu’il faut toujours dire toujours. Ca me plaît assez, je préfère toujours à jamais.

[…]

Je suis sorti entre temps. Je suis allé faire une petite visite de courtoisie là où j’ai fait un stage cette année. C’est très agréable de s’entendre dire que pour le prochain il faut que je postule là d’abord, et que d’ailleurs je suis pris d’avance.

Passons aux choses sérieuses : j’ai des nouvelles de deux disparus (non je n’ai pas muté en Patrick Sabatier).

L’ami Ricoré (oui, oui celui du petit déjeuner) m’a écrit !! J’ai reçu une enveloppe, jaune comme il se doit, contenant deux petits sachets que j’ai supposé être des échantillons de sable de la plage où il passe ses vacances. Bien sûr c’est plutôt laconique mais au fond il est plutôt timide l’ami Ricoré. La preuve ? Essayez de vous remémorer son visage ! Il incarne la discrétion et l’humilité l’ami Ricoré, il serait gêné d’encombrer vos souvenirs avec son image ! Non, l’ami Ricoré c’est un parfum, une sensation évanescente.

J’ai également des nouvelles d’E.T. (oui le petit fripé avec le doigt qui clignote). J’étais dans une librairie mercredi, je discutais avec la libraire à propos d’un éventuel rachat d’un stock de vieux livres, quand nous fûmes interrompus par un petit homme qui voulait “téléphone maison”. Je dois avouer que je ne l’ai pas formellement reconnu car il était habillé, il portait même un sac à dos. Ses cheveux ont fini par pousser (ils sont noirs) et il y a… comment dire quelque chose de changé dans ses traits. Mais franchement qui cela aurait-il pu être d’autre ?