Archive pour mars 2003

Paradoxe

Lundi 31 mars 2003

Quand on réalise qu’on ne se comprend pas c’est le signe qu’on commence à se comprendre, non ?

Au coeur de la nuit

Lundi 31 mars 2003

Lorsque la lune indique minuit c’est que vous regardez la pendule de l’observatoire…

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Lundi 31 mars 2003

Je trouve la fille qui fait la pub (film et affiches) pour le festival du film de Paris très belle.

Sous ma douche 2

Lundi 31 mars 2003

J’adore la salle de bain, la baignoire (mais ici il n’y en a pas) ou la douche. J’aime l’eau.

Sous la pluie chaude je baisse doucement la tête pour que le jet glisse directement sur ma nuque. Je laisse retomber mes épaules en avant et mes bras pendent devant moi. C’est très agréable. Je me demande si ce ne serait pas une position de relaxation ou quelque chose du genre.

Je me pose la question car un jour j’avais décrit à une amie une position un peu particulière que j’adopte régulièrement dans mon lit et elle m’avait expliqué que j’étais bien ainsi car en fait c’était une positionde relaxation qu’elle avait vue en sophrologie (je suis sur le dos, je pose un pied sur le matelas et je replie ma jambe vers moi, j’ai donc le genou en l’air ; je replie l’autre jambe de la même manière mais elle reste sur le matelas ; je tends les bras en arrière, au-dessus de ma tête).

Standard

Lundi 31 mars 2003

Etre normal c’est ne pas être comme moi.

6 grues à l’horizon

Jeudi 27 mars 2003

Le garçon qui erre avec nonchalance durant des heures la nuit dans Paris c’est moi. Qu’est-ce que je cherche dans les rues la nuit ? Le jour peut-être.

Je me dis que le boulevard des italiens est bien loin de la porte d’Italie.

Avenue de l’Opéra je rêve que l’allegro molto de la symphonie n°9 de Dvorak poussé à un volume frisant l’insoutenable emplit Paris avec obsession, n’épargne aucune oreille, même les mieux calfeutrées et recouvre tout comme une pluie de cendres après une éruption volcanique.

Je trouve que la pyramide du Louvre est bien là où elle est. Elle fait écho à l’obélisque. Pour bien faire il nous faudrait un sphinx à Neuilly.

J’imagine les nuits noires du Louvre royal il y a quelques siècles. Le claquement des sabots qui résonne, les flambeaux ici et là ; autant de taches dans la nuit.

Les voitures vont vite. Je traverse le quai prudemment. Cette semaine la femme qui faisait le ménage du bureau est morte. Elle a été renversée au petit matin par un camion, à deux pas du bureau. Quand j’étais petit les routes étaient très très dangereuses. Il fallait se tenir un peu en retrait du bord du trottoir, regarder attentivement à gauche, à droite, puis encore un petit coup rapide à gauche avant d’entamer la traversée de la chaussée qui pouvait se changer en Styx à tout moment. Quand j’étais petit on pouvait se faire renverser, on pouvait en mourir. C’était très grave de se faire renverser alors on faisait très attention.

Sous le pont des Arts un canard tourne en rond dans une flaque de lumière. Il attend le jour pour être libre.

Le Vert-Galant s’ébroue dans la nuit.

Place Dauphine la bourgeoisie discrète a investi les terrasses. Un chemineau a installé son bivouac sur un banc de pierre. Son installation me fait penser aux bateaux des marins qui traversent l’Atlantique en solitaire à la rame. Il traverse Paris en solitaire au pied de la caravane de Montand et Signoret. Et y’a ceux/ Ceux qui ont fait leur nid / Près du lit de la Seine / Et qui se lavent à midi / Tous les jours de la semaine / Dans la Seine

La longue remontée de Saint-Michel au Luxembourg à contre-courant des touristes et des étudiants en goguette est sans surprise. Une fois n’est pas coutume.

Le printemps s’est endormi à l’écart dans les jardins de l’observatoire d’avoir trop joué avec les enfants. Une fine couche de sable clair recouvre les voitures immobiles depuis trop longtemps le long des grilles sur lesquelles je découvre trois pulls oubliés…

Anorak

Mardi 25 mars 2003

Dionysos - Western sous la neige

Elle dansait dans son petit anorak
Mini Goldorak érotique
Et je lui lançais des glaçons
A travers les nuages
Pour qu’il neige

Et pour qu’on s’anorakissime
A plat ventre sur la luge
Et pour qu’on trinque avec les murs
Pour qu’elle se marre

Danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak

Et puis la neige s’est mise à tomber
Comme si toutes les gouttes de pluie
Avaient décidé de s’habiller
En robe de mariée
C’est comme si dieu s’était décidé
A croquer dans un sandwich
En porcelaine et qu’il en dispersait
Les miettes parmi nous

Danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak

On regardait tout ça tomber au beau milieu de la route
D’un coup deux phares ont fendu le brouillard
Pour faire danser ton petit anorak
Pour la dernière fois

Danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak, danse dans ton anorak wohouwohouwohouwohouwohouwohouwohooo wohouwohouwohouwohooo
wohouwohouwohouwohouwohouwohouwohooo wohouwohouwohouwohooo
wohouwohouwohouwohooo
yeah… yeah… yeah… yeah…

Assertion

Lundi 24 mars 2003

Les exceptions ne délimitent pas plus le principe que les trous la meule d’emmenthal.

Association d’idées

Lundi 24 mars 2003

Sous la douche je chante Norma Jean Baker de Serge Gainsbourg pour Jane Birkin. […] Je pense à Marilyn Monroe et aux Kennedy. Je me dis que Jackie Kennedy devait connaître le fin mot de l’histoire. Elle savait sans doute comment et pourquoi on avait assassiné Marilyn. Un mystère pour beaucoup, un épisode parmi d’autres pour elle. Je prends la liberté de supposer que Marilyn devait représenter d’une manière ou d’une autre un danger pour son mari, pour sa carrière en tous cas. Dès lors peu importe que les raisons de sa mort soient justes ou pas (si tant est qu’il y ait jamais de mort juste). Elle aimait son mari. Aimer c’est être injuste (oui, je l’ai déjà écrit ; non, je ne suis pas gâteux). Ces idées aléatoires (d’autant plus qu’un instant j’ai pensé que Jackie était la mère de Robert et John, ce qui est une confusion Rose) m’ont conduit à me dire que la criante injustice du monde qui nous révolte chaque jour est l’ombre de l’amour et qu’un monde parfaitement juste serait un monde sans amour. […] Après je suis sorti de la douche.

Plaisirs

Dimanche 23 mars 2003

Des bouquets de lumière jaillissant des vitraux
glissent paresseusement sur les murs jusqu’à la nuit.

Au coeur de la nuit brûlante
le long soupir de la terre
soulagée par la déchirure du ciel.

Des caresses
légères comme le vent,
enveloppantes comme la mer,
parfumées comme l’été ;
et la chaleur de ton corps.