Le vol

Comme tu le sais mais comme vous ne le savez pas je me suis fait volé ma sacoche. Cela s’est déroulé dans des conditions telles que je n’ai eu que quelques minutes sur le moment pour réaliser et pour réagir.

Son contenu ne représentait qu’une (très) faible valeur marchande. Mon voleur (sic ! intéressant cette façon de m’approprier celui qui s’est emparé d’abord de mes affaires) a dû être bien déçu. C’est la moindre des sanctions à mon sens. Ca me fait même un peu sourire (maintenant parce que sur le moment j’avais envie de le frapper ; et oui, ma première réaction a été de me dire que s’il était là je cognerais bien dessus. Ce qui ne signifie pas que je l’aurais fait si j’en avais eu la possibilité, non seulement parce que je ne crois pas à l’utilité, pour qui que ce soit, de cet acte dans ce cas-là mais aussi parce que je ne peux pas présager autant de ce que je ferais et de ce qu’il ferait ; c’était une réaction primale qui n’a pas duré bien longtemps d’ailleurs), cela me fait un peu sourire donc car ainsi la situation est totalement absurde. Ce type m’a volé mon sac et ne peut rien en faire. En me volant mon sac il m’a causé un préjudice, ce qui n’était pas son objectif premier, il ne me connaissait pas. Son objectif était de dérober pour obtenir des choses de valeur qu’ils pourraient convertir en argent. Je pense qu’il ne devait faire que peu de cas de ce que je ressentirai. Il s’intéressait à ce qu’il pouvait y gagner. Il ne cherchait pas à me faire souffrir mais à s’enrichir. Ce que j’ai pu ressentir et la perte matérielle que j’ai subi ne sont que ce que l’on appelle pudiquement dans des situations infiniment plus graves des dommages collatéraux. En revanche je me dis qu’ensuite en découvrant son butin il a dû trouver des raisons de me détester d’avoir une sacoche qui semblait faite pour un ordinateur portable mais qui ne contenait que des conneries. Peut-être même qu’il s’est dit que c’était bien fait pour moi. Ainsi il aurait eu la volonté de me causer du tort postérieurement à son vol qui avait eu cet effet sans que ce soit sa motivation première. Il serait mauvais perdant, ça me ferait assez rire. Bon, il ne faut pas se leurrer, il a sans doute balancé ma sacoche dans une poubelle ou sur un terrain vague (recherches infructueuses) et s’est empressé de retourner sur son terrain de chasse.

Bien sûr le contenu n’avait pour ainsi dire pas de valeur marchande mais en revanche il avait une valeur pour moi. Il faut être prudent avec les mots que l’on emploie afin d’éviter des amalgames ou des comparaisons malheureuses mais tout d’abord il y a une sensation de viol, très édulcorée bien sûr car je n’ai pas souffert dans mes chairs, c’est une sensation purement psychologique et que je me suis empressé de relativiser : ce ne sont que des choses. Je préfère même mille fois m’être fait tirer mon sac à cause d’une minute d’inattention ;o) plutôt qu’à la suite d’une agression. C’est indéniablement moins traumatisant, il y a la peur en moins.

Dès que j’ai pu j’ai rapidement établi une liste du contenu de mon sac. Je voulais savoir exactement ce que j’avais perdu et vérifier qu’il n’y avait rien d’absolument fondamental ou d’irremplaçable. Rien non plus que je ne doive faire refaire ou dont je ne doive empêcher l’utilisation.

Je regroupe les choses en deux grandes catégories : celles qui sont interchangeables et celles qui ne le sont pas. Certains ayant l’air d’appartenir à la première catégorie mais relevant en définitive de la deuxième. Ainsi les livres, CD, stylos sont interchangeables car je peux les racheter à l’identique quoique j’avais un livre dont le tirage est épuisé mais ce n’est pas très grave. Un chargeur de portable, un lecteur de MD qui ne marchait plus (mais c’est con pour le casque par contre) ou mon écharpe c’est chiant mais c’est pareil, ça se remplace à l’identique. Ce sont des objets utilitaires, sans charge affective. Dans les stylos il y en avait un que m’avait offert Matthieu. Je pourrais racheter le même stylo mais ce ne sera pas le même. Deux carnets de notes diverses que je traînais avec moi depuis plusieurs mois et mon agenda ne sont malheureusement pas interchangeables. Ce qu’ils contenaient est définitivement perdu car mon voleur n’en fera rien.

Cet événement s’est produit il y a quelques semaines. Aujourd’hui, finalement, je réalise que rien de ce que contenait ce sac ne m’était indispensable. Je n’aurais sans doute pas su le dire avant. J’emportais avec moi ces choses dont je peux me passer. Leur accordais-je une valeur de talisman ? Peut-être. Entre temps j’ai reconstitué non sans aide une bonne partie de ce que j’avais perdu. La seule perte irréparable concerne mes deux carnets dont la valeur n’est que très relative et qui feront une petite cicatrice.

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