Ses amis l’appellent James Bond
Samedi 30 novembre 2002Je suis allé voir les dernières aventures de James What a man Bond, intitulées Meurs un autre jour. Le titre me semblait assez ridicule mais je ne me suis pas laissé arrêter par ce détail. Si vous comptez aller le voir vous aussi je vous invite à ne pas lire ce qui suit (reprenez aux petites étoiles). Je ne résiste pas à l’envie d’en parler. Je le dis tout net c’est, à mon sens, un bon James Bond. Pierce Brosnan est très crédible en agent britannique flegmatique. Il dispose d’une multitude de gadgets. Les James Bond girls sont très belles. Les méchants sont méchants, il y a un traître, on retrouve M, Q et Miss Moneypenny. Le quota d’explosions diverses et destructions est largement atteint. Bref, on n’est pas perdu.
Toutefois je ne peux pas m’empêcher de sourire, avec cynisme penseront sans doute certains. Le film contient de nombreux clins d’oeil (devenus monnaie courante dans le cinéma, en particulier américain) aux anciens épisodes (Halle Berry émergeant en Bikini avec un poignard attaché à son énorme ceinture, la collection des anciens gadgets conservés par Q, l’éternelle Aston dont on se demande où on trouve encore de la place pour lui rajouter de nouvelles options) mais me rappelle aussi d’autres films.
A la Point Break : extrême limite James surfe : tout d’abord pour débarquer discrètement en Corée du nord puis sur les vagues glacées de l’Islande pour échapper à l’effondrement d’un iceberg découpé par un satellite-chalumeau géant télécommandé depuis la Terre.
A la Volte face le méchant change de visage.
A la Seul au monde James adopte un look de Robinson Crusoé (cheveux longs, barbe, vêtements déchirés), mais lui n’était pas seul. Au contraire : il est copieusement torturé pendant 14 (!!!) mois par des nord-coréens pas rigolos amoureux des scorpions. Ca casse un peu le personnage, en même temps après plus d’un an de régime de torture nord-coréen on ne peut que saluer les qualités physiques de James. Toutefois maintenant les ennemis de James sont plus costauds que lui (Pierce Brosnan n’est tout de même plus un jeune premier).
Oui, James est plus vulnérable. Physiquement il se relâche un peu (ce qui est plutôt bien en fait car il ressemble ainsi à un être humain normal et non pas aux modèles qu’on voit un peu partout). Il est fortement maltraité à plusieurs reprises. Outrage suprême, M lui retire son 00. Il ne découvre le traître que très tard et surtout ça se voit. Ses ennemis sont aujourd’hui aussi bien équipés que lui.
Il ne faut pas chercher de vraissemblance dans les épisodes de James Bond, en dehors, éventuellement, de la situation géopolitique. Toutefois les progrès en matière d’effets spéciaux conjugués à l’imagination des scénaristes produisent des résultats proches de la science fiction. L’Aston Martin (voiture ô combien classieuse) de James est invisible !
Enfin, en deux heures on fait le tour du monde, on voit tout plein de feux d’artifices, on se fait plaisir, et puis voilà !
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J’entends parfois des gens exprimer leurs regrets à propos d’amours ou d’amitiés perdues ou en phase de le devenir (on peut discuter le sens de cette phrase, il me semble difficile de devenir perdu, c’est à dire mort en l’espèce). Bien souvent on évoque l’autre en disant qu’il a changé. Alors forcément ce n’est plus pareil, on ne partage plus les mêmes envies, les mêmes besoins, les mêmes goûts, on s’éloigne plus ou moins doucement. Bien sûr c’est la vie, on ne s’en veut pas. Seulement j’ai l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de personnes pour évoquer le fait qu’elles-mêmes ont changé. Je concède volontiers qu’il est beaucoup plus difficile de le constater lorsqu’il s’agit de soi-même mais je ne crois pas que le changement d’un seul côté soit le cas le plus fréquent, bien au contraire.
L’après-midi s’est écoulée doucement. Je n’ai rien fait. J’ai lu une nouvelle de Fred Vargas. J’ai écrit quelques lignes ici. Je réfléchis à peine. Le jour décroît, il fait presque nuit. Je n’ai allumé aucune lampe et je ne peux plus lire. La lumière bleue de la chaîne hi-fi, quelques diodes de veille et bien sûr l’Ecran font des tâches dans l’ombre. Si ce n’était pas un album de Bruce Springsteen dans le lecteur je crois que ce moment serait vraiment déprimant. Il est bien ce disque. J’aime bien Cover me et Dancing in the dark. Je n’écoute pas vraiment les paroles. C’est peut-être triste en réalité. C’est Calliope qui m’a demandé de lui copier et je m’en suis fait une pour moi aussi (bah oui, jusque là je n’étais pas spécialement fan du Boss). J’aimerais ne pas rallumer la lumière jusqu’à ce qu’il fasse jour demain. J’aimerais ne pas être seul. J’aimerais avoir un objectif, être capable de me concentrer et d’y croire assez longtemps pour l’atteindre. Je l’ai déjà fait, c’est le plus rageant.
Un grand merci à Tehu. En effet, sur ses conseils avisés j’ai télécharché Bloggar et j’en suis très content ! J’ai également changé l’interligne sur ses conseils. Préférez-vous vous aussi ?
J’ai une fâcheuse tendance à écrire des entrées très décousues. Je m’en rends compte mais c’est en partie à ça que sert cette page, je peux raconter mes histoires telles qu’elles me viennent sans soucis de structure, d’ordre, d’organisation. L’ordre des choses est suffisamment pesant comme ça (parce que je manque de souplesse j’imagine). Disons que c’est ici mon ordre intérieur.