Archive pour avril 2004

La chimie des gens

Vendredi 30 avril 2004

Lorsque l’on partage une certaine intimité avec quelqu’un, lorsque l’on forme un couple par exemple, on s’influence nécessairement l’un l’autre.

L’alternative est la suivante : tantôt l’autre stimule (est-il nécessaire de le préciser : à son insu) plutôt nos bons côtés, tantôt il stimule plutôt nos mauvais côtés. L’idéal est que chacun favorise l’expression des bons côtés de l’autre, que la lumière de l’autre révèle nos plus belles facettes.

Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Il arrive que le phénomène ne soit qu’à sens unique et sans évolution la situation ne peut pas durer indéfiniment (quoique l’on puisse s’installer dans des situations qui ne soient pas nécessairement les plus profitables…).

Seulement il est une hypothèse encore pire dans laquelle chacun fait ressortir les mauvais côtés de l’autre. L’alchimie fonctionne mais dans le négatif. Ce n’est pas un fait exprès de la part de l’un ou l’autre (du moins en théorie), c’est juste une formule qui ne fonctionne pas et qui ne produit rien de bon. Chacun y perd, sans nécessairement le réaliser. C’est assez triste au fond. Vous me direz : pourquoi demeurer ainsi ? Peut-être parce qu’on ne le réalise pas, peut-être parce qu’on ne veut pas, peut-être par orgueil ou par un phénomène de rationnalisation.

Malheureusement les évidences ne se partagent pas toujours avec facilité alors comment leur dire ? D’autant que c’est une impression subjective, par essence même. Mais lorsque nous sommes plusieurs à partager la même impression…?

La vie est un long fleuve tranquille… dans lequel s’ébattent des piranhas

Vendredi 30 avril 2004

Au restaurant un couple est assis à quelques tables de la nôtre. La serveuse passe à côté de nous avec une bouteille de champagne qui se révèle être à leur attention.

- Ouh la la, c’est le grand jeu. L’apéritif au champagne avec une bouteille à 150 euros, c’est clair il veut coucher.
- Non, non, moi je veux croire qu’il est romantique et tout et qu’il va simplement la raccompagner chez elle…
- Oui, oui c’est bien ce que je dis il veut la raccompagner chez elle…
- … l’embrasser et rentrer chez lui.
- Euh ça ne me semble pas très plausible.
- Non mais j’en connais moi des hommes qui font ça.
- Bah pourquoi tu ne sors pas avec eux ?
- Ils ne le font pas avec moi.
- …

3 grues à l’horizon

Jeudi 29 avril 2004

Je dois emménager dans un appartement depuis bientôt un mois et tout semble se liguer pour m’en empêcher (y compris moi-même mais pas seulement).

Ca en devient presque inquiètant… Si l’immeuble s’effondre avant que j’y habite je crains que certaines de mes convictions ne s’effondrent avec lui.

Dès que le vent soufflera

Mercredi 28 avril 2004

Le cousin m’a parlé d’un numéro hors-série de je ne sais quel magazine consacré à Miyazaki contenant moult posters. Je rentre chez le marchand de journaux et cherche pour voir un peu de quoi ça a l’air. Au bout de quelques minutes je parviens à extraire la chose, intéressante, de derrière divers autres publications consacrées au cinéma et (ça fait trop longtemps que je ne fréquente plus ce genre d’échoppes) à la vidéo.

Il y a des magazines de musique. Rien de bien intéressant. Ca m’est passé tout ça. Il y a des magazines d’informatique aussi. Tous les trucs et astuces à connaître, le matériel testé, etc, etc… Vous n’avez pas fini les deux cents pages de SVM que les infos que vous avez lues sont déjà périmées. Des magazines pour femmes, pour hommes, pour enfants, comme les vêtements. Des hebdos, des mensuels. Hype ou très traditionnels. Les quotidiens, à part. Toujours à part. Sous la caisse une petite sélection des grosses ventes hebdomadaires : hebdo d’information, quelques trucs pour les filles, les petits formats pour les sorties de la semaine. Demain il faudra glisser PAP. Et puis il y a les magazines sur les voyages, le tourisme, les vacances. Géo est consacré à la Scandinavie. Un truc sur le Mont Saint Michel. Finalement je craque pour une couverture consacrée à la Loire Atlantique. La nostalgie sans doute. Une coïncidence aussi (je me demande s’il peut arriver que l’on parle de la coïncidence). Cet après-midi je cherchais où entendre la météo marine et j’ai trouvé France Bleu Loire Océan. J’ai envie d’aller à la mer.

Le look ça compte

Mercredi 28 avril 2004

Snoop Dhuggy Dog

J’ai vu Starsky et Hutch et ce fut une bonne surprise. Une bonne exploitation de l’original, drôle mais sans tomber dans la parodie. Quelques scènes lorgnent du côté de Tarantino, quelques autres de Mary à tout prix. J’aime bien. Un chouette clin d’oeil à l’original aussi.

Ce qui m’a plu aussi est que ce pourrait être un film totalement indépendant du mythe. Mais alors dans ce cas-là une question me viendrait immédiatement à l’esprit : Qui a eu cette idée géniale pour la peinture de la bagnole ?

Le pouvoir

Mercredi 28 avril 2004

Elle m’agace, je voudrais qu’elle se taise. Je voudrais pouvoir arrêter ses cris. Pourvoir couper le son. Je voudrais pouvoir couper le son instantanément. Mais garder l’image. Pour savoir ce qui va se passer après. Remplacer les paroles par de la musique. Pourquoi je ne peux pas ? Je n’ai plus le pouvoir de zapper ! Je n’ai pas le pouvoir de zapper. Je suis dans la vraie vie. Je ne peux pas changer l’environnement d’un simple geste. Comment faisaient les gens avant ? C’est récent ce pouvoir. Nous sommes de nouveaux dieux. Au début à la télévision il n’y avait qu’une seule chaîne. Allumé ou éteint. Image ou écran noir. Un peu comme un livre. Ouvert ou fermé. Seulement le livre accapare moins les sens. Il faut une démarche active du cerveau même face à un livre ouvert. Une télé allumé attire l’oeil, et l’oreille si on ne coupe pas le son. Et puis les chaînes se sont multipliées. Et le pouvoir s’est élargi. Passer d’une chaîne à l’autre. Comme quand on tournait le bouton de la radio mais sans avoir à faire toute la bande pour aller d’une chaîne à l’autre. Et puis il n’y a plus eu de bandes. Internet. Des millions de pages qui s’enchaînent à l’infini. Imaginez la vie des êtres qui vivent dans le réseau comme nous dans notre univers. On dit que notre espace est en expansion. D’autres prétendent au contraire qu’il se rétracte. Et le big bang ? Zapper. Changer à volonté. D’un geste. Je peux zapper. Si ça ne me plaît pas je change. J’ouvre et je ferme des mondes. Ma volonté fait la réalité ou non d’une chose. Ma volonté me fait ressentir une réalité ou pas. Si seulement il n’y avait pas ce corps. Ce corps si lourd, si pesant, esclave de la pesanteur. Ce corps désespérément rivé à l’environnement dont les jambes mettent tant de temps à l’extraire. La téléportation. Le zapping du corps. Le rêve de l’homme d’aujourd’hui ? Surtout comment revenir en arrière ? Comment accepter de devoir supporter l’ordre des choses tel qu’il s’impose ? Ainsi nous pourrions ne plus pouvoir changer les choses à notre guise ? Ne plus pouvoir choisir ? Nous ne serions plus maîtres ? Sauf à admettre que tout ça c’est dans la tête. Que nous ne bougeons pas. Le zapping est l’avilissement du corps. La voie du légume. Qu’est-ce qui nous dit que les végétaux n’ont pas une telle vie spirituelle ? Le zapping est un truc de solitaire. Comme la masturbation. On ne peut pas zapper à plusieurs. Le monde intérieur. Des milliards de plantes auxquelles il ne resterait plus que le vent ou quelques insectes involontaires pour assurer la reproduction. Je zappe.

Mercredi 28 avril 2004

Cette sous-culture dominante a sécrété une telle langue de bois que l’on ne peut plus rien exprimer, tenter d’exprimer avec un peu de simplicité. Il faut jargonner, saupoudrer d’implicite, de références, de renvois. Faute de cela, on vous prend facile pour un demeuré.

De plus en plus de gens deviennent gauchers, Eugène Durif

3 grues à l’horizon

Jeudi 22 avril 2004

Elle m’agace, je voudrais qu’elle se taise. Je voudrais pouvoir arrêter ses cris. Pourvoir couper le son. Je voudrais pouvoir couper le son instantanément. Mais garder l’image. Pour savoir ce qui va se passer après. Remplacer les paroles par de la musique. Pourquoi je ne peux pas ? Je n’ai plus le pouvoir de zapper ! Je n’ai pas le pouvoir de zapper. Je suis dans la vraie vie. Je ne peux pas changer l’environnemen d’un simple geste. Comment faisaient les gens avant ? C’est récent ce pouvoir. Nous sommes de nouveaux dieux. Au début à la télévision il n’y avait qu’une chaîne. Allumé ou éteint. Image ou écran noir. Un peu comme un livre. Ouvert ou fermé. Seulement le livre accapare moins les sens. Il faut une démarche active du cerveau même face à un livre ouvert. Une télé allumé attire l’oeil, et l’oreille si on ne coupe pas le son. Et puis les chaînes se sont multipliées. Et le pouvoir s’est élargi. Passer d’une chaîne à l’autre. Comme quand on tournait le bouton de la radio mais sans avoir à faire toute la bande pour aller d’une chaîne à l’autre. Et puis il n’y a plus eu de bandes. Internet. Des millions de pages qui s’enchaînent à l’infini. Imaginez la vie des êtres qui vivent dans le réseau comme nous dans notre univers. On dit que notre espace est expansion. D’autres prétendent au contraire qu’il se rétracte. Et le big bang ?

Les prisonniers dans leurs cellules rêvent de creuser un tunnel…

Mercredi 21 avril 2004

L’ironie n’est pas tant d’entendre Marie Trintignant chanter Pièce montée des grands jours, en duo avec Thomas Fersen, mais de se dire que si elle était vivante elle aiderait peut-être Bertrand Cantat à s’évader.

3 grues à l’horizon

Vendredi 16 avril 2004

Un jour de retard, et je ne parle pas des nuits… ça ne va pas.

J’ai beaucoup aimé cette entrée.