François Fillon en visite au salon de l’agriculture s’est vu offrir, entre autres présents, une poule baptisée Carla.
Un cadeau reçu des mains d’Yves de la Fouchardière, le directeur des fermiers de Loué, dans la Sarthe, département bien connu du Premier Ministre qui après y être né a été élu tour à tour Président de son Conseil général, Président du Conseil régional des Pays de la Loire et Maire de la commune de Sablé-sur-Sarthe.
Yves de la Fouchardière a déclaré aux journalistes : “Comme elle est belle, on l’a appelée Carla, mais je ne sais pas si elle chante juste !”
Heureusement qu’il n’a pas offert un cygne.
Naturellement, François Fillon a accepté ce présent original dont la garde a immédiatement été confiée au service de sécurité du Premier Ministre, confirmant, s’il en était besoin, sa préciosité.
A l’heure où le Premier Ministre fume son “patron” dans les sondages de popularité, il fait montre d’un bel humour potache en se prêtant à la blague sympathique de ses ouailles tout en recevant ainsi l’attribut qui le place symboliquement sur un pied d’égalité avec le chef, du moins sur l’échelle de valeurs de ce dernier.
Il aurait pu, en effet, de façon décevante, il est vrai, s’offusquer de cette farce innocente ou, pire, refuser avec gêne ce présent offert avec sincérité en prétextant, par exemple, que l’on n’avait pas fait tant fait d’égards au Président lors de sa visite oubliant qu’à Neuilly il y a peu d’éleveurs de gallinacées.
Cela étant, j’imaginais déjà le drame dans le couple Fillon et les récriminations aussi bruyantes que justifiées de Pénélope, la femme de François, à propos de sa “poule” qu’il logerait à son “office” (car Pénélope est galloise) pendant qu’elle attendait son retour à la maison.
Et puis qu’a-t-elle de plus cette Carla emplumée ? Etymologiquement, Pénélope du grec pênélops désigne un canard ou une oie sauvage. Mais certainement pas une oie blanche.
Je n’évoque même pas ses relations avec le Président qui n’a certainement pas envie de cultiver le souvenir du salon de l’agriculture suite à son expérience malheureuse et encore moins qu’il existe un risque quelconque qu’il puisse être dit que sa femme serait la poule de son “collaborateur”.
J’ai craint que cette innocente poule ne soit pour François Fillon comme un chat pour ma gorge.
Avec l’élégance du rugbyman et surtout l’expérience du vieux renard politique, François Fillon a botté en touche, en mettant immédiatement Carla au vert, dans leur Sarthe natale à tous les deux.
Cela étant, je me demande si finalement cette poule n’aurait pas trouvé sa place auprès du petit coq de l’Elysée.