Archive pour janvier 2006

Vendredi 27 janvier 2006

J’ai lu le tome 5 d’Harry Potter en anglais en deux ans et demi et le tome 6 en français en une semaine.

Mon niveau d’anglais spanish cow rated ne suffit pas seul à expliquer un tel écart.

Sur le navire - mercredi 25

Jeudi 26 janvier 2006

Je n’aurais pas imaginé il y a une semaine encore refaire un voyage que j’avais fait il y a presque trente ans.

Je viens d’embarquer pour Belle-Ile en mer où j’ai été envoyé pour substituer quelqu’un à une réunion qui aura lieu demain matin.

La légende familiale ainsi que quelques photos attestent que j’ao déjà foulé cette terre mais je n’ai aucun souvenir propre de mon précédent séjour sur cette île.

Pourtant j’éprouve une sensation étrange à l’idée de retourner au même endroit après si longtemps. Presque toute ma vie.

Je n’ai rien ni personne à retrouver (à part bien évidemment les autres personnes convoquées à la réunion de demain). Alors qu’est-ce qui me trouble ?

L’espoir peut-être vain sans doute de découvrir un morceau de passé intact, préservé, comme un vestige archéologique ou un fossile.

Si mes occasions de naviguer sont déjà très rares, il me semble que ma dernière traversée nocture remonte à plus de quinze ans. Malgré le froid, en bon petit terrien, parision de surcroît, je suis monté sur le pont pour observer le spectacle nocturne (l’expression seule suffirait à me trahir). Comme il fallait s’y attendre je n’ai croisé personne d’autre qu’un jeune garçon dont l’âge justifie sans doute la curiosité ou simplement la bravade.

J’ai d’abord levé le nez pour regarder les étoiles. Je me suis fait la remarque qu’antarès était très haute dans le ciel avant de me demander si cette étoile était visible en hiver. Il me semble que non, je l’ai donc manifestement confondu avec une autre. Après cinq bonnes minutes d’observation j’ai dû admettre que j’étais incapable de retrouver la grande ourse, la petite ourse et l’étoile polaire. J’ai décidé qu’elles devaient se trouver noyées dans le halo des feux arrières placés sur les cheminées du navire.

Ensuite mon regard habitué à l’obscurité (mais toujours pas au froid qui m’avait déjà arraché quelques larmes) est descendu jusqu’à la surface des eaux sombres et glacées dans lesquelles l’étrave du navire traçait un féroce sourire d’écume.

La mer est aussi belle à contempler du bord qu’effrayante à observer in vivo. Que pouvaient bien éprouver les hommes des siècles passés embarqués sur des navires sans autre moteur que le vent, sans autre éclairage que des torches, sans autre chemin que celui des étoiles, en traversant le vide tumultueux de la nuit marine ?

Cela m’a rappelé un des rares poèmes que je sache par coeur, intitulé Marine mais dont j’ai oublié l’auteur, probablement Verlaine ou Baudelaire.

L’oécan sonore
palpite sous l’oeil
de la lune en deuil
et palpite encore

Tandis qu’un éclair
brutal et sinistre
fend le ciel de bistre
d’un long zig zag clair

Et que chaque lame
en bonds convulsifs
le long des récifs
va, vient, luit et clame

Et qu’au firmament
où l’ouragan erre
rugit le tonnerre
formidablement.

Jeudi 26 janvier 2006

Le chauffagiste est venu faire la révision annuelle de ma chaudière.

Nous discutons pendant qu’il oeuvre.

Il me raconte qu’il a trouvé un emploi qui lui plaît pour lequel il s’est forgé une petite expérience. Il a 24 ans mais il s’est déjà reconverti. Il était banquier.

Je lui demande si c’était si pénible que ça. Il me raconte que ses parents ne savent ni lire ni écrire. Lorsqu’il travaillait dans une banque il a vu des conseillers vendre divers produits et services à des personnes qui ne savaient pas lire en sachant pertinemment que ça ne correspondait pas à leurs besoins. S’il avait dû agir il aurait eu l’impression de trahir ses parents.

Il a un sourire de compassion lorsque je lui dis ce que je fais. Le statut de jeune diplômé qu’il me prête lui semble être une source de désillusions. Mes diplômes me paraissent bien loin. A fortiori face à cet homme qui à l’âge de Clio a déjà exercé au moins deux métiers et souhaite acheter son logement.

Contre toute attente j’éprouve une certaine satisfaction en constatant qu’en dépit de nos professions différentes nous partageons les mêmes revendications : nous faisons trop d’heures et nous ne sommes pas suffisamment payés. Fraternité laborieuse…

Les hommes peuvent être…

Mardi 24 janvier 2006

Autour de Lucie

Mardi 24 janvier 2006

Faire ou ne pas faire ? Là est la (véritable) question.

La famille

Dimanche 22 janvier 2006

Avec Calliope nous avons décidé de faire un Stanislasthon en faisant chacun généreusement don à notre cousin d’une demi douzaine de cintres afin qu’il abandonne l’idée d’aller jusque chez Ikéa pour trouver des cintres moins chers que je ne sais où.

La fleur et le colibri

Jeudi 19 janvier 2006

Pierre Barouh


Bribes

Mercredi 18 janvier 2006

J’ai déjeuné avec mon inénarrable cousin Stanilas qui a sans doute été inspiré parce que nous étions à table…

Si t’as fait un minimum de Lego dans ta vie, tu sais faire une recette de cuisine.

La leçon de bistrot

Mardi 10 janvier 2006

extrait de Marius de Marcel Pagnol

Notes

Lundi 9 janvier 2006

Je note régulièrement les passages de livres qui me touchent. Pourtant lorsque Circé m’avait demandé pourquoi je le faisais je lui avais répondu que c’était pour pouvoir m’en souvenir et m’y référer si nécessaire. Cela lui avait déplu.

J’ai déjà essayé de m’astreindre à tout reporter en un unique carnet qui ferait office de recueil mais je ne m’y suis jamais tenu.

Je note souvent ces extraits sur des feuilles qui passent parfois de poches en poches durant des semaines jusqu’à ce que je les recopie dans un carnet qui me semble plus durable ou bien ici.

Parfois je ne me souviens pas exactement de la raison pour laquelle j’ai recopié telle ou telle phrase, si peu j’y retrouve en la relisant. Toujours le syndrome des pierres sorties de l’eau.

Tantôt au contraire je relis une petite phrase que j’avais oubliée et je m’enthousiasme de nouveau.

Je viens de retrouver cet extrait de Depuis qu’il fait tout le temps nuit sur toi de Mathias Malzieu que j’ai lu il y a quelques mois :

A quatorze ans déjà, après ma première rupture amoureuse, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller faire du vélo autour de la maison de cette jeune fille qui m’avait cassé le coeur. Je humais l’air quelques minutes et je rentrais chez moi, triste comme une enclume, les jambes endolories d’avoir fait du vélo contre le vent. Ca ne m’apportait aucune aide, ça me rendait malade, mais je ne pouvais pas m’en empêcher.

J’ai fait pareil. Je ressentais la même chose. Malheureusement cette pénible habitude m’est restée bien après que j’ai cessé de le faire en vélo.

Je ne l’avais jamais lu ni entendu auparavant.

Je ne sais pas pourquoi je me comportais comme ça.

Néanmoins j’ai constaté que j’avais recopié au même endroit cet extrait d’un ouvrage d’un tout autre genre, Le siège de Bruxelles écrit par Jacques Neirynck, sans réaliser alors qu’il s’agissait peut-être d’une ombre de réponse :

La véritable peine de l’abandon n’est pas la souffrance mais le fait que la souffrance finisse par passer. A ce moment-là, l’amour est bien mort.

Le sort ne saurait faire preuve d’une malice plus féroce qu’en l’ayant placée sous le titre Le siège de Bruxelles.