Archive pour octobre 2007

Le rendez-vous

Dimanche 28 octobre 2007

J’ignorais son adresse mais je savais dans quel quartier elle habitait.

C’est la proximité de ce quartier qui m’avait fait choisir le café où je lui avais donné rendez-vous.

Arrivé le premier, j’avais préféré l’attendre à l’extérieur pour qu’elle n’ait pas à me chercher dans la salle qui offrait plusieurs recoins.

Je lançais des oeillades à droite et à gauche comme si je m’apprêtais à traverser cette rue sans circulation en me demandant par quel côté elle allait arriver.

Comment un premier rendez-vous peut-il toujours être à la fois si ordinaire et si angoissant ?

Ce n’est d’ailleurs pas tant le rendez-vous en lui-même que son attente qui fait le terreau de l’angoisse.

Je l’ai vue apparaître à l’extrémité la plus proche de la rue.

Nous nous observâmes quelques secondes tandis qu’elle approchait.

Elle était élégante.

Je me demandais comment ellle jugeait ma mise de son oeil averti.

Je crois qu’elle avait chaussé ses plus hauts talons afin d’apprécier si elle me dépassait ainsi.

Il faisait encore doux et nous nous installâmes à une table entre les portes fenêtres ouvertes.

Je ne quittais ses yeux que par instant pour chercher un mot, au-dessus de sa tête.

J’empêchais ainsi mon regard de glisser vers l’écume de dentelle qui poignait au creux de son décolleté.

Je regardais ses doigts papillonner dans ses cheveux.

Elle me parla du Jardin des Plantes.

Je lui appris que l’on pouvait voir les petits pandas de la ménagerie depuis les allées du jardin.

Elle ne s’écarta pas lorsque nos genoux se rencontrèrent sous la table.

Nous nous quittâmes sans dîner car elle avait du travail.

Je crus, néanmoins, que je lui avais plu.

En écho à notre conversation, j’allais, peu après, me promener au Jardin des Plantes.

Ce jour-là, j’appris par le commentaire d’un guide derrière les grilles de la ménagerie que les pandas venaient d’avoir deux petits qui demeuraient alors à l’abri des regards.

Par la suite, j’ai revu les pandas, j’ai même vu leurs petits.

Seul.

Je m’étais trompé.

La chanson du dimanche

Dimanche 28 octobre 2007

Chaque dimanche (enfin, certains dimanches), une chanson ou un morceau de musique qui appartient à une ou plusieurs de ces trois catégories :

qui me fait frissonner : discrètement mais immanquablement, parfois depuis plusieurs années.

qui m’(a) obsède(é) : ça ne dure toujours qu’une période, relativement courte, de quelques heures à quelques semaines, qui, parfois, peut se renouveller.

qui me rappelle… : quelques minutes de musique associées à quelques minutes ou plus de vie passée.

People get up and drive your funky soul, James Brown
extrait de Slaughter’s big rip off / 1973

Dans le minuscule restaurant japonais niché au coeur de la rue des prostituées où nous allons parfois déjeuner avec Séverine, j’imagine des tables et des chaises gigognes.

La porte de l’oubli

Mardi 23 octobre 2007

Lorsque l’état de sommeil est surmonté, la censure se rétablit rapidement dans sa pleine vigueur et peut à présent détruire ce qui lui a été arraché au temps de sa faiblesse. Une expérience vérifiée d’innombrables fois montre que l’oubli du rêve s’explique au moins en partie par là. Pendant le récit d’un rêve, ou pendant son analyse, il n’est pas rare de voir resurgir subitement un fragment qu’on croyait oublié. Ce fragment arraché à l’oubli contient régulièrement l’accès le meilleur et le plus direct à la signification du rêve. C’est vraisemblablement pour cette raison seulement qu’il est tombé victime de l’oubli, c’est à dire de la nouvelle répression.

Sur le rêve, Sigmund Freud

Actualités

Dimanche 21 octobre 2007

Nicolas Sarkozy, fraîchement élu, avait annoncé que sa première décision de Président de la République serait de faire lire chaque année dans tous les lycées la dernière lettre de Guy Môquet, jeune résistant fusillé à 17 ans en 1941.

Ainsi, demain, lundi 22 octobre, date anniversaire de l’exécution des 27 résitants parmi lesquels se trouvait Guy Môquet, le personnel enseignant des lycées est invité à lire cette lettre aux élèves conformément à la Circulaire n°MENE0701517N du ministre de l’éducation nationale et ses annexes publiées au Bulletin Officiel du Ministère de l’éducation nationale n°30 du 30 août 2007.

Cette circulaire ayant provoqué un certain chahut, le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, a pris soin de préciser que toute “logique de sanction” était écartée, confirmant ainsi que les enseignants étaient “invités” à lire cette lettre et non pas “obligés” de le faire.

En effet, pas d’obligation sans sanction.

Il est pour le moins opportun que l’hypothètique refus de lecture d’un tel document ne soit pas sanctionné.

Au demeurant, les médias se feront un plaisir de désigner ceux qui auront refusé de répondre à la circulaire et qui provoqueront, à n’en pas douter, l’incompréhension et les regrets du Président.

Le texte de cette lettre dont la lecture est controversée est le suivant :

“Ma petite maman chérie,

mon tout petit frère adoré,

mon petit papa aimé,

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que ma mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassé mes deux frères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas ! J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un homme.

17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d’enfant. Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy

Curieusement, il semble qu’il existait un post-scriptum (“Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !”) qui a disparu de la version de la lettre figurant parmi les annexes de la circulaire précitées.

Il sera rappelé que Guy Môquet, alors lycéen, fut arrêté en octobre 1940 alors qu’il distribuait des tracts de propagande communiste qui était alors interdite.

Il sera fusillé un an plus tard avec un groupe de 26 autres communistes, tous désignés par le ministre de l’intérieur français de l’époque, en représailles de l’assassinat d’un officier allemand, Karl Hotz, par des résistants communistes. Il était le plus jeune du groupe.

Ne conviendrait-il pas, pour ajouter à l’éclaircissement du contexte, de lire également le poème, non moins édifiant, saisi sur Guy Môquet le jour de son arrestation et divulgué par le contre journal de Libération ?

« Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades

Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage

Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme

Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme

Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice.»

En fait, je me demande si la diffusion du film de Jean-Pierre Melleville, L’armée des ombres, ne parlerait pas plus aux lycéens du 21ème siècle.

La chanson du dimanche

Dimanche 21 octobre 2007

Chaque dimanche (enfin, certains dimanches), une chanson ou un morceau de musique qui appartient à une ou plusieurs de ces trois catégories :

qui me fait frissonner : discrètement mais immanquablement, parfois depuis plusieurs années.

qui m’(a) obsède(é) : ça ne dure toujours qu’une période, relativement courte, de quelques heures à quelques semaines, qui, parfois, peut se renouveller.

qui me rappelle… : quelques minutes de musique associées à quelques minutes ou plus de vie passée.

Australia, The Shins
extrait de Wincing the night away / 2007

L’ordre naturel des choses

Lundi 15 octobre 2007

Je me souviens que avoir acheté et lu un roman d’Antonio Lobo Antunes uniquement pour ce titre.

Je ne me souviens de rien d’autre que de ce titre.

Qu’est-ce qui me fait choisir telle histoire plutôt que telle autre ?

En réalité, livres, films, disques ne sont qu’autant d’histoires. Ce sont les histoires que j’aime. J’ai été frappé par cette évidence lorsque cette dernière phrase m’a échappé il y a peu.

Qu’est-ce qui fait choisir telle histoire plutôt que telle autre ?

Qu’est-ce qui fait revenir à telle histoire plutôt qu’à telle autre ?

Je ne relis que très rarement les livres.

En ce moment, je relis Avec vue sur la mer de Didier Decoin.

Ce n’est pas un roman mais un récit.

Il raconte sa maison dans le Cotentin, près de la Hague. Bien sûr, il se raconte aussi à travers cette maison.

Je me souviens que je l’avais lu la première fois après être allé en vacances avec Octave et Eléonore dans cette région que je ne connaissais pas et qui ne me semblait, a priori, pas particulièrement attrayante.

J’avais emprunté le livre à ma mère.

Plus tard, j’en ai offert un exemplaire à Octave et Eléonore. (J’avais écrit : “je l’ai offert à Octave et Eléonore.” Puis j’ai modifié ma phrase qui me semblait prêter à confusion : avais-je offert l’exemplaire de ma mère ? Ce qui est impensable pour moi mais peut-être pas pour d’autre. Peut-être pas pour une de mes cavalières avec qui j’ai échangé quelques mots tout à l’heure. Non, je ne fais pas d’équitation. Elle a quelque chose qui m’attire, bien sûr. Bref, en reformulant j’écris donc dans l’éventualité d’une hypohètique lecture étrangère aujourd’hui, demain, plus tard. Avec, qui plus est, la volonté d’être compris ou l’espoir de ne pas être mal compris.)

Je suis retourné plusieurs fois là-bas depuis, toujours avec Octave et Eléonore.

C’est Eléonore qui a fait connaître cette région à Octave.

Ca m’a plu. Il fallait que j’explore. J’ai longé toute la côte d’Avranche jusqu’à Le Grand Vey.

J’adore les paysages mais entre tous la pointe de la Hague s’est fichée plus profondément dans mon coeur.

La Baie d’Ecalgrain. Goury.

Le lieu-dit La Roche où Didier Decoin est devenu amoureux de ce bout du monde est entre les deux.

C’est aussi ce qui m’avait conduit à aller voir le documentaire de Rémi Mauger, Paul dans sa vie qui se déroule a même endroit et qui m’avait beaucoup ému.

Je retournerai encore là-bas, même sans Octave et Eléonore je crois.

Ostende se trouve bien plus au Nord mais s’agit-il d’une autre côte ?

La pelote du fil de la côte se déroule, rassurante, en laissant croire qu’elle est infinie.

J’ai lu il y a peu un roman intitulé La plage d’Ostende écrite par Jacqueline Harpman.

Emilie Dequenne l’avait cité dans une interview donnée à Première.

Je reçois Première dans le cadre d’une offre liée à ma carte de cinéma illimitée.

J’ai une carte de cinéma illimitée car il y a avait une promotion sur les frais de dossiers pour Noël il y a bientôt deux ans qui m’avait convaincu.

J’avais cédé à la tentation car j’aime aller au cinéma.

J’aime aller au cinéma car j’aime les histoires.

Je ne suis pas particulièrement fan d’Emilie Dequenne mais la courte description de ce roman dont je ne connaissais pas l’auteur m’a incité à me renseigner.

J’ai dû passer dans trois fnac pour réussir à trouver un exemplaire du roman.

Je suis tenace.

Je n’ai pas été déçu, l’histoire était captivante et forte.

J’ai aussi cherché pourquoi Jacqueline Harpman n’avait rien publié pendant vingt ans.

Je ne suis pourtant pas sûr de lire un autre de ses romans, du moins dans l’immédiat.

Mon regard se perd déjà vers d’autres horizons que je lis et qui se relient en moi.

Je ne vais probablement bientôt plus recevoir Première car je viens de résilier ma carte.

La question intéressante est de savoir pourquoi j’aime les histoires.

La chanson du dimanche

Dimanche 14 octobre 2007

Chaque dimanche (enfin, certains dimanches), une chanson ou un morceau de musique qui appartient à une ou plusieurs de ces trois catégories :

qui me fait frissonner : discrètement mais immanquablement, parfois depuis plusieurs années.

qui m’(a) obsède(é) : ça ne dure toujours qu’une période, relativement courte, de quelques heures à quelques semaines, qui, parfois, peut se renouveller.

qui me rappelle… : quelques minutes de musique associées à quelques minutes ou plus de vie passée.

Safe and sound, Azure Ray
extrait de Azure Ray / 2001

La chanson extraite de l’album d’Azure Ray a été utilisée par Sven Tadicken pour illustrer la fin de son film Emma’s glück.

La chanson est associée pour moi à cette dernière image et à ce que j’ai ressenti en la voyant.

Un théorie intéressante… et largement transposable par analogie

Dimanche 14 octobre 2007

Un article extrait du Boston Globe.

Some like it hot
How boomers’ failing taste buds are shaping the future of American food

By Sacha Pfeiffer | October 7, 2007

ANYONE WHO HAS browsed a supermarket in the last few years can’t help but notice the shelves are practically bursting into flames. Spicy Guacamole Pringles. Tyson Hot ‘n’ Spicy Buffalo Style Chicken Chunks. Mo Hotta Mo Betta Cayenne Garlic Hot Sauce.

Restaurants are no different. McDonald’s has its Chipotle BBQ Snack Wrap; Friday’s has its Wicked Wings. The spice-driven cooking of India, Thailand, and Sichuan China is responsible for a growing percentage of American takeout dollars every year. It’s clear that Americans have developed an addiction to food with sinus-clearing pizzazz.

Why is hot so hot? The conventional explanation is that the nation has an increasingly adventurous palate. Immigration and prosperity have made Americans more sophisticated eaters, pushing wasabi peas into the mainstream, along with chili-Thai lime cashews, cayenne chocolate bars, and other high-octane combinations.

But some food scientists and market researchers think there is a more surprising reason for the broad nationwide shift toward bolder flavors: The baby boomers, that huge, youth-chasing, all-important demographic, are getting old. As they age, they are losing their ability to taste - and turning to spicier, higher-flavor foods to overcome their dulled senses.

Chiefly because of degenerating olfactory nerves, most aging people experience a diminished sense of taste, whether they realize it or not. But unlike previous generations, the nation’s 80 million boomers have broad appetites, a full set of teeth, and the spending power to shape the entire food market.

“There’s no question that as the baby boomers are aging they’re losing their taste buds, and as a result they’re drawn not only to more spicy foods, but to more flavorful foods of all kinds,” said Phil Lempert, a food market analyst who runs SupermarketGuru.com, which tracks consumer trends in supermarkets and restaurants.

“So we’re seeing sweet things be even more intense in their sweetness. And look at sales of salsa,” he said. “First the big seller was mild, then medium, and now hot, and that really correlates with the population boom.”

Older adults have the highest preferences for boldly flavored cheeses, such as blue, feta, and Gorgonzola, according to Sloan Trends Inc. in Escondido, Calif., which tracks behavioral and consumer habits in food and nutrition. Eighty percent of the 2 million annual visitors to Fiery-Foods.com, a website for aficionados of chili peppers and barbecue sauce, are men 45 and older, according to Dave DeWitt, who runs the site and also publishes Fiery Foods and BBQ magazine.

Increased spiciness is just one of many ways the wealthiest, most influential demographic group in US history is changing how we eat. Market research shows boomers have helped drive consumer demand for organic foods, grab-and-go foods, nutritionally enhanced products, and fresh local produce.

As boomers continue to age, they will almost certainly keep reshaping the American foodscape, ushering in the same kinds of changes they have brought to sectors of the economy as disparate as music and mutual funds. And as restaurants and food manufacturers come to terms with the surprising new preferences of older palates, their influence will affect what we see in stores and on menus for years to come.

So far, few marketers or researchers have studied the link between boomers and spicy food. The industry is just now starting to draw the connection, food scientists say. Research in this area has been slow in part because the science of smell and taste is complicated and still emerging.

What’s known is that at a certain age - after about 40 for most people - the number of nerve receptors in the nose and tongue that respond to smell and taste dim and decrease. As that happens, complex flavors become duller. Sweet and sour tastes decline sharply; salty and acidic tastes remain brighter for longer.

The tastes that penetrate the fog most clearly come from another group of flavors called sensory irritants. These hit the body not through taste or smell, but through the chemosensory system, which conveys sensations like touch, temperature, pain, and pressure.

A list of foods in the sensory irritant category reads like a roster of modern flavorings: habanero, jalapeno, black pepper, horseradish, ginger, cinnamon. All of them - generally lumped together as “spicy” or “high-flavor” - help kick up the overall sensory experience of eating.

In the past several years, they have started to appear in some unexpected places. The H.J. Heinz Co. five years ago launched a line of flavored ketchups and had the most success with its “hot and spicy” version. Dagoba Organic Chocolate makes a dark chocolate bar with aji amarillo, a Peruvian yellow chili pepper.

At McCormick and Co., the world’s largest spice company, product developers five years ago produced a red-hot Saigon cinnamon as an alternative to the sweet Indonesian cinnamon the firm has sold for decades. It also recently released an Asian spiced sea salt and cinnamon chipotle grilling rub.

Despite a lack of hard data, some industry specialists see the demographic inference as obvious.

“Clearly, boomers are buying foods with more flavor, so the food industry is going to put more of those out,” said John Finley, head of the food science department at Louisiana State University. “Baby boomers want more gratification in their food, so we’re going to see more restaurants pop up with more interesting, more intense flavors, and in the consumer products industry we’re going to see new flavor enhancers explored in more depth.”

In the restaurant business, that change is well underway. Thirty-five percent of all chain and white-tablecloth restaurants mentioned the word “spicy” on their menus a decade ago; by last year that number had risen to 54 percent, according to MenuMine, a menu item database compiled by the Foodservice Research Institute in Oak Park, Ill.

In the processed-food industry, scientists are also tackling the challenge in some surprising ways. Beyond amping up flavor, they have found that changing the appearance or texture of food can improve a taster’s experience. Food science research shows that the color red, for example, is a strong stimulus for enhancing food’s acceptability among the boomer age group. And foods with more texture - or “mouth feel,” in industry lingo - can also heighten taste.

In a broad sense, the food industry has been trying to tune into boomer tastes for years.

“Whether they’re trekking to the newest Nicaraguan, Tunisian, or Vietnamese restaurant, picking up cooking tips from intrepid TV chefs, or prowling the aisles of international markets, boomers want strong, complex flavors and new preparations to jazz up their daily fare,” concluded a December 2005 report by Packaged Facts, a provider of consumer goods research.

Still, some industry watchers chide the business for not more quickly recognizing how to target today’s older eaters. The traditional roster of senior-focused products - Ensure liquid shakes, fiber supplements - is a far cry from the tastes and self-image that Boomers take with them to the supermarket.

“The industry is having this wake-up call and saying, ‘Oh, my God, right before my eyes everybody’s older, and that means they have different food preferences,”‘ said A. Elizabeth Sloan, president of Sloan Trends Inc. “So the industry’s realizing they need to reorient themselves to their changing palates.”

Added Sloan: “The message is: Wake up, food industry and restaurant industry. You guys need to start paying more attention to these people. But they’re finally starting to get it because they’re seeing where the dollars really are.”

The business opportunity is huge. People 55 to 64 are the highest restaurant spenders, at $1,294 annually per capita, according to the National Restaurant Association, followed by those 45 to 54, who spend $1,175 a year on average. Projections from Met Life Market Institute show that by the time the last boomer turns 65 in 2030, the generation will control more than 40 percent of disposable income in the United States.

Besides having a physiological preference for foods with more oomph, many boomers are now empty nesters rediscovering the joys of home cooking, and are eager to experiment with techniques they’ve read about in food magazines or seen on cooking shows. And there’s still plenty of shelf space alongside the Smokin’ Cheddar BBQ Doritos, Hershey’s Sweet and Salty Granola Bars, and Crazy Mother Pucker’s Maniacal Mustard.

Food-industry observers suggest that as the business starts to supercharge flavors, manipulate textures, and tinker with colors to appeal to boomers, the real hurdle may be marketing. How, exactly, should companies promote foods designed for people of advancing age - especially when the target consumers are a proudly youthful contingent still coming to terms with their mortality?

“We haven’t figured out how to market foods like that,” said Fergus M. Clydesdale, head of food science at the University of Massachusetts at Amherst, “because ‘food for old folks’ just doesn’t work.”

Note : Pour information complémentaire, la page wikipédia consacrée à l’échelle de Scoville qui sert à mesurer la force des piments.

Lu

Lundi 8 octobre 2007

I want to die peacefully, in my sleep, like my grandfather, not screaming, terrified, like his passengers.

“Il faut faire preuve d’inventivité”

Lundi 1 octobre 2007

s’est écrié le ministre du logement et de la ville, Madame Christine Boutin, après avoir, je cite la dépêche de l’agence Reuters, lancé l’idée d’ajouter un étage aux immeubles bâtis comme à ceux en construction, afin d’enrayer la crise du logement en France.

On ne peut qu’être admiratif face à tant d’audace et d’ingéniosité.

On est un peu impressionné aussi de la facilité avec laquelle Madame le Ministre enjambe sans ciller la barrière plus basse qu’on ne l’aurait cru, il est vrai, mais il ne s’agit finalement que d’une infimité de lettres, qui sépare l’ingéniosité de l’ingénuité.

A se demander pourquoi ses prédécesseurs ont toujours tu cette opportunité qui nous tend les bras depuis le dernier étage.

Son homologue chargé du travail osera-t-il lui emboîter le pas, courageusement, dans l’escalier en proposant que l’on ajoute non pas un mais deux étages supplémentaires par immeuble afin de créer plus d’emplois encore et d’enrayer également la crise du chômage ?

Quoi qu’il en soit, les travaux ne devraient pas commencer dans l’immédiat.

En effet, à l’époque où les SDF tentent de se sédentariser en installant leurs tentes où ils peuvent, la facétieuse Madame Boutin a, tout en dénonçant la crise du logement, converti en caravane jetée sur les routes le ministère qui entre tous avait vocation à posséder une adresse fixe, celui du logement.

Elle a dissipé tout doute quant au caractère résolument nomade de son ministère délocalisé un temps à Lyon en précisant que “Lyon n’est qu’une première étape d’un processus irréversible, nous allons entamer un tour de France.”

On aurait tort de céder à une ironie facile alors que la décision du ministre n’est pas dénuée de pertinence si l’on y prête attention.

Les locaux du ministère du logement sont vacants et devraient ainsi pouvoir accueillir des personnes sans domicile. Par ailleurs, les gens du voyage si souvent victimes d’ostracisme peuvent se réjouir de ce rapprochement pour le moins inhabituel de leurs préoccupations par le ministère du logement.

Le ministre a tenu à consolider sa proposition en ajoutant : “Cette idée est apparue dans nos débats, elle doit être étudiée, elle offre l’avantage de ne pas consommer trop d’espace.”

Le fameux slogan “En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées” qui avait fleuri lors du premier choc pétrolier conserve aujourd’hui encore toute sa pertinence.

La caravane du ministère du logement avec à sa tête son ministre perchée sur une Rossinante poursuivra sa route longtemps après que la France aura épuisé sa dernière goutte de pétrole et même son dernier seau de béton.

Cependant, c’est sans méchanceté aucune que je souhaite à madame le ministre de ne jamais atteindre les Etats-Unis pourtant si chers au Président, au risque de connaître le même sort que le petit cheval blanc de Georges Brassens. La violence du choc pourrait, en effet, lui être fatale.