Archive pour septembre 2007

Bribes

Dimanche 30 septembre 2007

- Il est beau ton portefeuille.
- C’est le reste des bottes.

Recette de célibataire

Lundi 24 septembre 2007

C’est pourtant facile de se faire plaisir : il suffit de se faire des crêpes !

(et d’avoir de la confiture)

“That’s the thing about aliens that no one had ever really expected.

Jeudi 20 septembre 2007

They’re a bit dull.”

(read the book to know further)

Jasper Fforde place toujours une épigraphe en tête de chacun de ces chapitres, à l’exception du treizième bien sûr, de ses romans qui sont, au risque de me répéter, une de mes meilleures découvertes de littérature de ces dernières années.

Il y a peu d’ouvrages qui me valent autant de sourires.

Les épigraphes du dernier roman de Jasper Fforde, The fourth bear, seconde enquête de la Nursery Crime Division, sont toutes issues de l’improbable Bumper Book of Berkshire Record, 2004 edition.

Ainsi, je ne résiste pas au plaisir de reporter ici les épigraphes des chapitres 32 et 36 :

‘Strangest Degree Course. Gone are the days when only traditional academic disciplines were offered for further study. A quick trawl of UK prospectuses reveals that Faringdon University offers a three-years BA in ‘Carrot husbandry’, a course that is only mildly stranger than Nuffield’s ‘Correct use of furniture’ or Durham’s ‘Advanced blinking’. Our favourite is the BA offered by the University of Slough in ‘Whatever you want’ in which you spend three years doing… whatever you want. Slough has reported, perhaps unsurprisingly, that the success rate is 100 per cent.’

‘World’s Oddest Theme Park. Contenders abound in this field, and several deserve mention. “ElephantLand” in impoverished East Splotvia is odd in that it has no elephant, nor a clear idea of what one is. “GummoWorld” in upstate New York is devoted to the Marx brother who had the distinction of never appearing in a movie, and Nevada’s “ParkThemeLandWorld” is a theme park dedicated to other theme parks, but has no attractions of its own. “SommeWorld” in the UK invites its visitors to taste the marrow-chilling fear of being an infantryman in the Great War, and by contrast “ZenWorld” in Thailand is nothing but a very large empty space in which to relax. Our favourite, however, is La Haye’s “DescartesLand”, which merely furnishes ticket-holders with a paper bag to put over their heads and a note reading : “If you think it, it shall be so”.’

Goury

Dimanche 16 septembre 2007

Un été travesti

Dimanche 16 septembre 2007

Durant cet été travesti, j’ai souvent pensé à ces quelques lignes extraites des Leçons particulières de la pianiste Hélène Grimaud :

Comment lui expliquer, dès lors, que je n’avais rien tu, mais tout dit ? Que ma vie, toute ma vie était exposée, que j’avais choisi d’aimer à la lumière de midi. Que c’est en n’ayant plus de secret, plus rien à cacher, en étant peint aux couleurs du monde, en agissant toujours dans la lumière crue du grand jour, que nous devenons nous-mêmes un secret. Le grand secret, c’est quand on n’a plus rien à cacher et que personne alors ne peut vous saisir.

Alors, tout devient mystère.

Le paradoxe apparent qu’elle décrit m’intrigue mais je crois néanmoins comprendre.

Quoique pour vivre heureux, vivons cachés comme dit le proverbe, c’est vainement que l’on chercherait à dissimuler son mystère dans l’ombre, comme un silence dans une symphonie.

J’ai rencontré un paradoxe apparent semblable il y a peu.

La volonté de tout maîtriser dans laquelle se drape l’espoir aussi faussement secret que vain d’échapper à la mort.

La maîtrise totale aboutirait à la même immobiliité complète et définitive.

On ne peut pas échapper à la mort mais seulement à la peur qu’elle suscite et l’on ne peut jamais y parvenir qu’en vivant, en acceptant le mouvement de la vie qui échappe à toute maîtrise humaine.

Peut-être est-ce la raison pour laquelle l’homme est parti à la recherche de Dieu.

Comme j’avais apprécié l’écriture drue et précise d’Hélène Grimaud qui me rappelait un peu celle de Michel Tournier, j’ai lu son autre ouvrage, le premier chronologiquement, intitulé Variations sauvages dans lequel elle cite Dostoïevski dont elle est manifestement une fervente adepte :

La douleur n’est pas le lieu de notre désir mais de notre certitude.

Je n’ai guère dû lire qu’une ou deux nouvelles ou courts romans de Dostoïevski mais cette citation suscite chez moi un vif intérêt.

En outre, cette phrase résonne en écho à ce que je viens d’écrire.

Enfin, au cours de cet été travesti :

j’ai allumé un cierge,

j’ai vu un troupeau de chars d’assaut,

j’ai écrit une lettre de fan,

j’ai été profondément ému par le film Emma’s glück et en particulier par l’interprétation de son actrice principale,

des eaux de la Méditerranée, de la Manche et de la piscine dans lesquelles je me suis baigné, la plus froide n’était pas celle que l’on aurait cru,

j’ai rêvé de deux femmes qui avaient repoussé mes avances il y a quelques mois et quelques années.

Ma gueule 2

Dimanche 16 septembre 2007

- Vous êtes EDF ?
- Non, ce n’est pas moi mais il me semble avoir entendu du bruit au cinquième. Il a dû commencer par le haut, il va descendre.

Il est vrai que nous ne nous étions jamais rencontrés avec le vieux locataire du troisième étage qui guettait sur son palier lorsque je suis parti travailler vendredi matin.

Mes échanges avec EDF ne se font depuis longtemps que par téléphone ou par écrit.

Néanmoins, dans mon souvenir, les employés qui relèvent les compteurs ne portent pas de costume et de cravate.

J’avais déjà décrit ce phénomène inexpliqué par lequel on me prend régulièrement pour quelqu’un du magasin.

J’imagine qu’il doit y avoir quelque chose dans mon visage ou mon expression qui provoque chez certaines personnes cette réaction qui les fait me croire être la personne qui pourrait les renseigner.

Un écrivain américain

Mercredi 5 septembre 2007

Il y a maintenant plusieurs années que Théophile m’a fait découvrir un écrivain américain nommé Richard Brautigan.

A l’époque il m’avait suggéré de lire Un privé à Babylone.

Je me souviens encore qu’il était intrigué par les quantités de bière ingurgitées par le principal personnage féminin sans que celle-ci ne se rende jamais aux toilettes.

Depuis lors, je fais des ricochets sur la poèsie si personnelle de Richard Brautigan en lisant une fois tous les ans ou tous les deux ans, un de ses ouvrages.

Je ne crois pas avoir déjà lu deux fois le même.

C’est ainsi que j’ai choisi L’avortement duquel je viens m’ébrouer ici.

“C’est bien d’être heureux”, a-t-elle dit. Elle prononçait le mot heureux comme si elle l’examinait de très loin, à travers un téléscope. Le mot était céleste sur ses lèvres, dépouillé de tout, galiléen.

***

Son regard était tout droit, sans brisure ni cassure, et constant comme un immeuble plein de fenêtres planté au beau milieu du monde.

***

Tout ça, c’est ça ! a dit Vida en montrant, d’un geste pluvieux, son corps.

***

Poétiquement, je bougeai le creux de mon épaule comme les derniers vers d’un sonnet shakespearien. (”L’amour est un enfant; que ne l’ai-je point dit. Laissant croître à loisir ce qui toujours grandit.”) Et ce faisant, je ployai l’arc de son dos jusqu’au lit.

***

Elle m’embrassa de nouveau, mais cette fois avec la langue. Sa langue se glissait le long de ma langue comme un morceau de verre chaud.

***

Au bout d’un moment, nous étions dans un tel état de décontraction qu’une agence aurait pu nous faire passer pour un champ de pâquerettes et nous mettre en location.

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Sa beauté, comme un animal, était assez cruelle dans son genre.

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J’ai regardé l’aile juste dessous. Les rivets avaient l’air affreusement gentils. Comme s’ils ne feraient de mal à personne, mais ne tenaient pas grand-chose non plus.

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Je suis allé jusqu’au téléphone accompagné de Vida qui, chemin faisant, étalait parmi les hommes la plus totale confusion érotique comme si c’était de la confiture de missiles.

***

Sans que je sache bien pourquoi le geste pluvieux m’a paru particulièrement expressif.