L’amour se mesure en temps
De temps en temps il faut se faire plaisir… Je vais simplifier à l’extrême.
A mon sens l’amour poussé à son paroxysme est le bonheur de l’être aimé à tout prix, y compris le sien propre. C’est le paradoxe de l’amour. Dès lors il me semble qu’il existe une alternative. Soit la personne qui inspire ce sentiment se dresse pour empêcher un tel sacrifice, tout simplement parce qu’elle partage ce sentiment. Vous seriez prêt à tout pour elle mais justement parce qu’elle vous aime elle ne vous le demandera pas. D’une certaine manière les deux élans se confrontent et se confortent créant un point d’équilibre. Soit elle ne le partage pas, une deuxième alternative s’ouvre alors : soit elle en profite car elle est sans scrupules, soit elle s’éloigne suffisamment pour se mettre hors de portée de ces pulsions kamikazes. Comme la vie doit être agréable pour les statues…
Je reviens un peu en arrière, à propos des difficultés à communiquer, pas celles qu’on a chacun personnellement mais celles liées au langage et à l’interprétation des mots par chacun. Je suis sans doute trop pointilleux (si je veux être plus complaisant avec moi même, quoique, je peux également écrire sensible) mais il m’arrive de buter sur certains mots. Ne serait-ce que par lyrisme on dispose d’une certaine latitude avec le sens des mots mais parfois je me demande ce qu’on veut exactement me dire et inversement, j’ai du mal à me faire comprendre. En fait je pense à un exemple en particulier. Tout le monde connaît ce moment, ennuyeux ou terrible ça dépend des gens, où on se retrouve à devoir remplir une carte d’anniversaire. Soit on est le premier : on cherche une idée originale ou bien au contraire on profite de cet avantage pour écrire joyeux anniversaire au risque de passer pour peu inspiré mais en tout cas pas pour plagiaire. Soit on n’est pas le premier : le temps presse, on n’a pas d’idée originale, on nous a laissé (malheureusement) trop de place pour que l’on se contente de signer et on maudit alors les anniversaires (à l’exception du sien puisque c’est le seul où l’on n’a pas à remplir de carte). Bref, pour l’anniversaire de la fille de mon beau-père (je ne l’appelle pas ma demi-soeur parce que nous n’avons pas été élevés ensemble, pourtant et en me contredisant au sein de la même phrase, je l’appelerai ainsi par commodité) nous nous étions pris exceptionnellement un tout petit peu à l’avance (l’après-midi). Le temps de se rendre compte que nous n’avions pas de carte. Heureusement j’ai un stock important de choses hétéroclites, qui parfois se révèlent utilent, notamment les cartes postales. J’ai donc entrepris avec l’accord de ma mère et de mon beau-père de rédiger un texte que tout le monde signerait. Cela permettrait de faire quelque chose d’un peu travaillé et éviterait à tout le monde de s’escrimer autour de cette carte. J’ai fait un brouillon que j’ai recopié après qu’ils l’aient relu. Ma mère en le lisant m’a dit : Tu aurais dû être journaliste. (Vous risquez de me trouver névrosé, si ce n’est pas psychopathe, après ça). Je suis partagé à propos de cette remarque. Pourquoi n’a-t-elle pas dit écrivain tant qu’à me faire un compliment ? Parce que journaliste c’était peut-être une petit pique, sous-entendant que j’étais un peu faux (bah oui, sur une carte d’anniversaire on n’écrit que des trucs sympas). En même temps je pense qu’elle n’a pas fait attention mais moi je me pose la question, en me disant qu’on ne doit pas être très nombreux à le faire dans ce cas-là… Il faut être positif : c’est plutôt réjouissant d’avoir des problèmes aussi futiles.
Quelqu’un peut-il me confirmer que l’émission 80 à l’heure qui passe sur M6 ne contient bien que dix numéros et qu’ils passent en boucle ? Je trouve le concept très intéressant.
Je viens de passer près d’une heure et demie au téléphone, avec plusieurs personnes différentes et je me sens saoulé. Pourtant il fut une époque pas très lointaine où j’avais des conversations téléphoniques qui duraient plusieurs heures et ce régulièrement. C’est étrange. Bref, je m’en vais rédiger quelques missives car souvenez-vous, comme dans l’Aéropostale : le courrier n’attend pas !
Méditons la dernière phrase du journal d’André Gide : Ma propre position dans le ciel, par rapport au soleil, ne doit pas me faire trouver l’aurore moins belle.