Archive pour mai 2004

Oraison

Mercredi 12 mai 2004

J’ai le regret de vous annoncer le décès de Bandit. Il n’a pas souffert. Il est parti doucement et son âme s’est envolée comme l’air d’une baudruche sous la pointe de l’aiguille. Je proclame le deuil international dehors au soleil.

Mort du plus gros raton laveur du monde
[12/05/2004 14:54]

PALMERTON, Pennsylvanie (AP) — Bandit, le plus gros raton laveur du monde (près de 34 kilos), est mort aux Etats-Unis après dix années d’une vie marquée par un goût prononcé pour les chips, le fromage, les frites et d’autres aliments riches en graisse.

«Je n’ai pas mangé, ni dormi», a déclaré très affecté, Deborah Klitsch deux jours après la disparition de son animal de compagnie, qu’elle a dû faire euthanasier en raison de ses problèmes de santé.

Cette habitante de Palmerton, à 150 kilomètres à l’ouest de New York, se défend d’avoir trop nourri Bandit, qui avec près de 34 kilos atteignait trois fois le poids moyen d’un raton laveur normal…

Selon Mme Klitsch, Bandit souffrait d’un problème congénital de glande thyroïdienne. Il est devenu en 1999 le plus gros représentant de sa race selon les statistiques du livre Guinness des records en atteignant 23,6 kilos et a ensuite continué à prendre du poids.

Il semble que l’animal était surtout friand d’aliments peu recommandés pour la ligne. C’était un habitué d’un magasin de crèmes glacées. On le voyait souvent sur le parking, dans la voiture de Mme Klitsch, tenir entre ses pattes un milkshake, qu’il ingurgitait à l’aide d’une paille.

«C’était un bon client», se souvient Tim Pitts, propriétaire de la boutique. Et raconte avoir vendu un gâteau d’anniversaire préparé pour Bandit quelques jours avant sa mort.

Détail troublant, Mme Klitsch est persuadée que Bandit se prenait pour un chien. Il avait en effet été élevé au sein d’une portée de chiots par un colley, qui lui témoignait son affection en le léchant abondamment comme ses autres petits.

La santé de Bandit a commencé à décliner au printemps, après la mort de deux de ses «frères» canins. Il avait également développé une grosseur semblable à une tumeur cancéreuse sur le flanc. «Je voyais qu’il souffrait car il cessait de manger. C’était mon meilleur ami sur terre», a déclaré Mme Klitsch. AP

Bandit tu es une victime de plus de la société de consommation. Ton petit coeur a cessé ses vains efforts pour tenter de s’arracher à la gangue de graisse qui l’enserrait un peu plus chaque jour.

Tu es resté fidèle à toi-même jusqu’au bout et tu n’es parti qu’après avoir dévoré toutes les provisions laissant Deborah éplorée et affamée comme elle n’ose le dire qu’à demi-mots.

Nos pensées vont vers ta meilleure amie (non, pas la marchande de glaces ; Deborah !) qui devient titulaire, conformément à ta volonté, de ta carte de fidélité au magasin de crèmes glacées et par conséquent des 283 milk-shakes gratuits qui s’y rattachent grâce à ta constance et ta persévérance dans la visite quotidienne de ce qui était un peu ton temple toi qui n’avait pourtant plus de foie.

Nous ne saurons jamais pourquoi tu te prenais pour un chien ni pourquoi tu étais persuadé que ces animaux se nourrissaient exclusivement de junk food mais il n’est malheureusement plus temps de s’interroger.

Bandit tu resteras dans nos coeurs (mais j’espère que ce ne sera pas le cas pour tout ce que tu as ingurgité).

Ni fleurs, ni couronnes (ou alors éventuellement des beignets de fleurs d’aubergine ou des onions rings).

PS : non tu ne peux pas avoir un raton laveur qui boit des milk-shakes à la paille mais tu peux toujours essayer d’entraîner le chat.

Question

Mercredi 12 mai 2004

Pourquoi y a-t-il des bulles dans le thé américain ?

Qu’on mette le thé à infuser dans du Pepsi ou dans du Coca, y’a toujours des bulles.

Rick Hunter n’y connaît rien aux femmes.

It’s only show-off

Lundi 10 mai 2004

Pas de VF = du temps de gagné pour la sortie... dans un pays où l'on parle trois langues !!

Bon, maintenant je suis curieux de voir le Volume 1…

Bill is with Z now.

C’est pourtant simple

Lundi 10 mai 2004

Ainsi que le dit Sancho Panza le fidèle écuyer (plus raisonné que son maître) de Don Quichotte :

Après tout, j’ai autant d’âme et autant de corps qu’un autre ; je serai aussi bon roi de mon Etat que chacun l’est du sien ; et, étant roi, je ferai ce que je voudrai ; et puisque je ferai ce que je voudrai, je ferai ce qui me plaît ; et puisque je ferai ce qui me plaît, je serai content ; et si on est content, on n’a plus rien à désirer ; et quand on n’a plus rien à désirer, tout est dit.

2 grues à l’horizon

Jeudi 6 mai 2004

On peut écrire noir sur blanc comme on secoue un corps pour en détacher les impuretés, comme on en gratte les scories. La poussière retombe sur l’immaculé et forme des signes, des mots riches de sens. On se sépare de la crasse, on la dépose et même on la modèle pour lui donner une forme sensée, sensible, pour la nommer.

On peut écrire blanc sur noir comme on sillone la buée du bout des doigts des signes abstraits ou figurés sur les vitres d’une voiture pour voir où l’on va ou sur un miroir pour se voir. L’horizon s’élargit avec les sillons, les images se complètent et la lumière s’infiltre comme l’eau dans une fissure. On écarte le voile trouble… avant d’écrire noir sur blanc ?

Biologie

Dimanche 2 mai 2004

Intéressante théorie du cousin selon laquelle la vessie serait proportionnelle au cerveau. Ceci expliquerait que les femmes aient une petite vessie.

Compte tenu du fait que globalement les femmes sont plus malines que les hommes, je me demande à quoi peut bien nous servir notre excédent de matière grise.

Cent fois sur le métier

Samedi 1 mai 2004

Quelque part, dans quelque laboratoire secret il y a un type, peut-être plusieurs, dont le travail consiste à créer les jouets Kinder.

Peut-être que ce sont les mêmes depuis des années, avant même que je ne sois né. Depuis des années, régulièrement, ils doivent se creuser les méninges pour renouveler la gamme de ces petites trucs qui font le succès et la renommée des oeufs Kinder (qui n’en a jamais mangé ?).

Tous les jours ils se retrouvent dans un bureau/atelier, ils réfléchissent à ce qu’ils vont bien pouvoir faire rentrer dans la petite capsule jaune. De temps en temps ils ressortent les grands classiques, les trucs qui ont le mieux marché mais il faut penser à se renouveller. Des séries limitées de castors, de martiens ou de jouets qui peuvent se regrouper entre eux.

Ils font sant doute des brainstormings, peut-être même que l’on surnomme leur service, avec un air entendu, le think tank, car chez Kinder on sait rester jeune (je sais c’est facile) et donc moderne. Saura-t-on jamais toutes les idées rejetées, repoussées, écartées, pour autant de raisons ? Il doit y avoir quelque part une armoire dans laquelle sont archivées toutes les surprises Kinder qui n’ont jamais vu le jour.

Peut-être que ces personnes prennent les transports avec vous ou moi chaque matin, la tête pleine de projets tel un troupeau de bêtes dont la règle implacable serait le berger : ça doit tenir dans la petite capsule jaune.

Vous imaginez à l’heure de remplir la traditionnelle fiche en début d’année la fierté de l’enfant dont l’un des parents occupe un tel emploi :

- Profession des parents
- Mon père il fait les jouets Kinder

Je crains que ces personnes ne soient astreintes à la plus stricte confidentialité, au détriment de leur progéniture qui peut-être même ignore la vraie profession de leur parent.

Dès lors on ne peut que s’interroger sur le mode de recrutement de ces hommes de l’ombre. Je n’ai pas dû savoir décoder l’annonce…