La mouette

Il y a de cela quelques temps je me trouvais au jardin du Luxembourg, où cohabitent pigeons, canards et mouettes justement, et j’avais les yeux un peu dans le vague. Mon regard a alors surpris une scène qui demeure unique à ce jour car je n’ai trouvé personne qui ai déjà assisté à quelque chose de similaire. J’ai vu une mouette se gratter en vol (je sens que vous êtes un peu déçu là, non ?). Je promets que je l’ai vu se gratter le cou avec une de ses pattes et ceci en vol. J’étais assez ébahi (oui je me satisfais de choses simples… parfois). O. aimant beaucoup les mouettes (j’ignore pourquoi ; je lui aurais raconté de toute manière) je lui raconte l’anecdote, qui est tout de même originale. Il n’a pas voulu me croire !! Il continue d’ailleurs régulièrement à me ressortir cette anecdote (et quelques autres, notamment la théorie des atomes) quand il veut me signifier que je dis n’importe quoi. Je n’ai plus de relations avec mon seul témoin qu’il a disqualifié au motif que nos relations pouvaient laisser douter de sa bonne foi. Mais je persiste et signe !

L’express de cette semaine contient quelques pages sur l’anxiété. Des trois profils décrits je pense que celui de l’imaginaire me ressemble le plus (mais je crois avoir parfois des accès d’hyperactif et de sceptique, surtout de sceptique) :

Son angoisse le pousse à se réfugier dans l’imaginaire et à rêver d’idéal, ce qui favorise sa créativité. De nombreux artistes, poètes ou romanciers appartiennent à cette catégorie. L’anxieux imaginatif tente d’établir une passerelle entre son monde intérieur, menacé par des monstres invisibles, et le monde externe, plus facilement contrôlable. Son imaginaire grandiose voudrait ne se nourrir que d’amour, d’admiration et de perfection. Mais rien n’est jamais assez beau dans le réel. De ses instants de bonheur il a tendance à ne retenir que le relatif, l’inachevé, à amplifier le moindre défaut. Perfectionniste, il est rarement satisfait de ses œuvres. Cette vision spontanément négative le rend parfois susceptible, voire un peu «parano». Il peut, dès que les autres s’approchent, se replier sur lui-même, de peur d’être critiqué ou déçu par leur comportement. «Dans mon enfance et mon adolescence, je changeais de trottoir pour éviter les autres jeunes parce que j’avais l’impression qu’ils allaient se moquer de moi, raconte Astrid, 30 ans. Aujour-d’hui encore, il m’arrive souvent, le soir, de me demander si je n’ai pas été désagréable avec les gens pendant la journée, si on n’a pas mal interprété mes propos. Cela peut m’empêcher de dormir», confesse cette professeur de lettres fanatique d’écriture et d’arts plastiques. Timide, peu sûr de lui, dépendant du regard des autres et toujours sur le qui-vive, l’anxieux imaginatif cherche malgré tout à séduire et guette l’approbation et l’admiration de son entourage dans l’espoir de se rassurer. Dans une ville inconnue, il s’accroche à son plan. Il tente parfois de fuir ses idées noires en recourant à l’alcool ou à d’autres dépendances. Il suscite chez les autres un sentiment d’admiration, de compassion mais aussi d’agacement. Il peut en effet se montrer très irritable, tant ses exigences sont parfois disproportionnées par rapport à la réalité.

Alain Bashung (j”aime beaucoup Alain Bashung ; tant que j’y suis : dans Ally Mc Beal ce soir il y avait Christina Ricci et je l’aime beaucoup aussi) sort un nouvel album L’imprudence. L’express de cette semaine contient un dossier sur l’anxiété. Le ministre inférieur ne parle que d’insécurité. La vitesse au volant est stigmatisé. On n’admet plus qu’il puisse y avoir des événements qu’on ne puisse imputer à la responsabilité de personne.

La sécurité, la responsabilité (que plus ou moins inconcsiemment de nombreuses personnes assimilent à culpabilité, la distinction étant devenue particulièrement difficile à faire accepter depuis le tristement fameux responsables mais pas coupables de l’affaire du sang contaminé) et le sacro-saint principe de précaution (dont je me demande quand il va remplacer Liberté, égalité, fraternité au frontispice des bâtiments publics) s’amalgament dans un maelström censé soigner l’anxiété collective. L’imprudence et le risque sont évidemment ardemment pourchassés. Le risque incarne le mouvement tandis que la sécurité incarne l’immobilité. On retrouve ce cher équilibre auquel s’oppose les excès, néfastes par nature.

Je me demande si ce n’est pas la vitesse qui nourrit ainsi l’angoisse collective et provoque ce besoin de sécurité. Je pense notamment à la vitesse de l’évolution technologique. Ce sont des domaines essentiellement matériels, ce qui permet une représentation aisée et justement on voit bien qu’on ne peut se reposer sur rien car tous ces repères concrets évolue extrêmement rapidement. Ce qui pourrait éventuellement inciter les gens à aller chercher un peu de stabilité à travers la spiritualité (ce qui nous renvoit encore vers Malraux). Cela me rappelle un proverbe chinois : Ne craignez pas d’être lent, craignez seulement d’être à l’arrêt.

Je réalise bien que ce ne sont que des bribes, comme souvent, qui plus est assez détachées (j’essaierai d’écrire plus legato la prochaine fois). Je crois que je n’ai littéralement pas tellement de suite dans les idées.

Enfin je ne résiste pas à l’envie de vous copier ci-après les paroles de This town ain’t big enough for both of us parce que quand même !

Zoo time is she and you time
The mammals are your favourire type, and you want her tonight
Heartbeat, increasing heartbeat
You hear the thunder of stampeding rhinos, elephants and tacky tigers
This town ain’t big enough for both of us
And it ain’t me who’s gonna leave

Flying domestic flying
And when the stewardess is near do not show any fear
Heartbeat increasing heartbeat
You are a khaki-coloured bombadier it’s Hiroshima that you’re nearing
This town ain’t big enough for both uf us
And it ain’t me who’s gonna leave

Daily, exept for Sunday
You dawdle in to the cafe where you meet her each day
Heartbeat, increasing heartbeat
As twenty cannibals have hold of you, they nead their protein just like you do
This town ain’t big enough for both uf us
And it ain’t me who’s gonna leave
Shower, another shower
You’ve got to look your best for her and be clean everywhere
Heartbeat, increasing heartbeat
The rain is pouring on the foreign town, the bullets cannot cut you down
This town ain’t big enough for both of us
And it ain’t me who’s gonna leave

Census, the latest census
There’ll be more girls who live in town though not enough to go ground
Hearbeat, increasing heartbeat
You know that :
This town isn’t big enough,
not big enough for both of us
This town isn’t big enough,
not big enough for both of us
And I ain’t gonna leave

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