Les hommes cubiques

Le journaliste qui parle de la crise boursière à la radio (non, pas Jean-Pierre Gaillard !) vient de dire les investisseurs exècrent les incertitudes, ils aiment bien avoir des certitudes. Moi aussi j’aime bien avoir des certitudes, c’est plus rassurant. Seulement j’ai compris que c’était antinomique avec la vie. A l’heure où le politique cède tous les jours un peu plus à l’économique (quoique avec ce qui se passe sur les places boursières on va peut-être assister à un changement)(non, je rigole, comme un fou, pour diluer l’acidité de l’ironie), au péril de la sacro-sainte démocratie (je n’ouvre pas le débat autour de la démocratie) dont les thuriféraires se retrouvent sous les décombres du tremblement boursier, on découvre que les investisseurs, anti-thèse (de plus en plus théorique, à la faveur d’un simple reflet dans le miroir économique) des élus, exècrent un caractère essentiel de la vie. A quand les hommes cubiques plus faciles à stocker ?

Je pense à Françoise Giroud qui écrit dans On ne peut pas être heureux tout le temps :

Il va bien falloir trouver quelque chose pour que les gens supportent la condition humaine, une fois que la biologie aura livré tous ses secrets. Déjà, le cerveau a beaucoup parlé. Les résultats des travaux récents sont vertigineux.
Pour dire les choses en termes simples, l’inné et l’acquis c’est une vieille lune. Tout est inné ! Nous sommes génétiquement déterminés. C’est une loi implacable. Quoi ? Pas la plus petite marge de liberté pour décider de nos comportements ? Une marge, oui, mais très étroite. L’homme naît et vit avec des cartes en mains. Disons qu’il peut quelquefois choisir une carte.
Lorsque tout cela - entre bien d’autres choses surprenantes - sera avéré, qu’il faudra l’intégrer dans le quotidien de la vie, comment supportera-t-on l’idée que l’inégalité est la loi, l’espoir interdit au mal doué, l’effort inscrit dans le programme génétique - et, s’il n’y est pas, inutile de se fatiguer ! - et la liberté dictée d’un quelque part, dans le cerveau, qui n’est pas “soi”, mais une activité de neurones à laquelle on ne peut rien…
Quand ces notions seront devenues familières - ce qui ne devrait pas tellement tarder, maintenant -, comme révolution, ce sera autre chose que l’informatique ! Car elle atteindra chaque être humain personnellement, dans l’idée qu’il se fait de lui-même, de ses enfants, des bases élémentaires d’une morale ; à la limite, des ses raisons de vivre.
Ce sera difficile à croire ? Il y aura des réfractaires. Mais le Big-Bang aussi, c’est difficile à croire, et la théorie n’en est plus contestée. Les scientifiques sont aujourd’hui, bien plus que les politiques, les maîtres de notre vie, de notre imagination, de notre conscience. Les maîtres du monde.
D’une certaine façon, cela apaise de penser que l’on est irresponsable, que l’on est rien qu’un petit tas de gènes auxquels on ne peut rien, et que, pour être fier de soi en quelque circonstance, il faut vraiment en tenir une couche !

Les scientifiques maîtres du monde ce n’est pas pour me rassurer, j’imagine que je suis trop marqué par l’image du savant fou. Quand nous aurons compris qui saura nous faire accepter ? Le désespoir de celui qui a compris et qui ne peut pas accepter et sans commune mesure avec celui de qui ne comprend pas (si tant est d’ailleurs qu’il puisse en être désespéré). Cependant quel bonheur pour les investisseurs…

Que fera-t-on pour (ou contre) les criminels-nés, dont l’existence a été soutenu les Positivistes à une époque où on soupçonnait à peine les horizons de la génétique. Et pour les pédophiles ou les violeurs ? Les peines corporelles réapparaîtront-elles dans le champ du droit sous la forme de cures chirurgicale ou médicamenteuse imposées. D’ailleurs quelle sera leur nature puisque, préventives, ce ne seront plus des peines ? Peut-être que l’on va découvrir qu’il y a des potentialités qui nécessiteront un catalyseur pour se concrétiser ? Quel catalyseur ? Que faire ?

Voici les mots clés qui ont donné accès à ce journal hier :

Le premier n’est pas surprenant c’est un mot relativement rare (je vais peut-être créer un club autour de cette marque lol ;o) ).
Le second me fait… sourire justement.
Je vois à peu près à quoi font référence les quatrième, cinquième et sixième.
Le troisième est effrayant. Je ne joue pas l’ingénu. Je sais qu’il y a des vrais tarés et qu’on les retrouve en masse sur le net car ils peuvent y assouvir leurs fantasmes dans l’anonymat. Ce n’est que de très très loin mais dans ce rapport d’audience j’aperçois furtivement un malade. Admettons que ce soit une maladie (au sens générique du terme), que les personnes atteintes soient aussi elles-même victimes de leurs pulsions, mais alors il faut aller au bout des choses. Soit elles font en sorte de ne pas se retrouver dans une situation où elles vont commettre des horreurs, soit elles n’en sont pas capables. Puisqu’elles, puisqu’ILS d’ailleurs, sont victimes de leurs pulsions il faut les aider, il faut les soigner. Il n’y a qu’une alternative à leur proposer : l’enfermement (je schématise, il serait plus juste de parler de surveillance perpétuelle mais la mise en oeuvre s’avèrerait difficile) ou le traitement, avec les inconvénients que cela peut comporter pour eux mais il faut garder à l’esprit la menace qu’ils représentent, y compris, d’après eux, pour eux-mêmes.

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