Et encore…

L’exposition selon Warhol semble essentielle. Elle n’est pas seulement une légitime consécration. Sans elle, l’objet n’appartiendrait pas au registre de l’art. D’où le rôle essentiel des galeries, des musées, de certains lieux publics - et l’artiste doit prouver sa compétence en matière d’organisateur de rencontres culturelles. Une oeuvre d’une grande qualité, si elle demeurait connues de quelques amateurs, n’aurait pas grande valeur. Il faut l’insérer dans un réseau par lequel elle existe, soumise aux regardeurs qui font le tableau. Les artistes soucieux de leur intériorité éprouvent, au contraire, du scrupule à exposer - donc à se montrer à nu, à subir l’assaut des regards indiscrets.

Je préfère leur pudeur à une telle obscénité, une pudeur légitime puisqu’on exposera ce qu’il y a de plus intime en nous, alors même que nous semblons parler de tout autre chose. Un tel artiste aura souvent eu à choisir entre l’argent, la réussite sociale et la recherche de ce qu’il croit être essentiel en lui et dans le monde. Il ne désire pas la pauvreté mais celle-ci, quand elle existe, le rassure sur sa fidélité à quelques valeurs inestimables (hors de prix). Bien au contraire, pour Warhol, “gagner de l’argent, c’est de l’art. Travailler, c’est de l’art, et faire de bonnes affaires, c’est le comble des arts.” Il se dira heureux d’avoir fini comme artiste d’affaires.

Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur.

J’avais relevé ce passage aussi. Il m’avait bien plu ce livre en fait.

Je ne crois pas que le comportement que décrit l’auteur soit l’apanage des artistes.

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