Au Palais

Deux fois par semaine je me rends au Palais. Les gardes franchis je tourne à droite, passe sous la petite arche et accède à la cour du Mai. Je gravis les marches du grand escalier et pénètre, le plus souvent par la porte de gauche, dans la galerie marchande. En pénétrant ainsi dans le Palais ce que l’on ressent en premier c’est la fraîcheur que maintiennent les murs épais. Il fait presque toujours plus sombre qu’à l’extérieur aussi. J’entends les échos des pas perdus à droite. Je traverse la galerie à la transversale et m’engouffre dans le couloir qui mène à l’Ordre. Dans ce Palais immense on ne sait jamais trop combien de pièces et de couloirs s’enfilent derrière chaque porte. Je dépose mes plis, en prends d’autres et ressort aussitôt. J’aime quand je ne dois pas repasser la grande porte mais tourner à droite pour rejoindre la galerie de la Première Présidence. Elle est très longue et traverse le Palais presque de part en part. La pierre et le bois y sont omniprésents. Je ne peux pas croire que ce plafond pourtant si haut le soit encore assez pour contenir toutes les clameurs des siècles passés. Sa voûte doit être le fruit de cette érosion de cris, de pleurs, de murmures et de soupirs. Combien de pas ont poli ses dalles si lisses ? Combien de vies ont irrémédiablement changé de cours ici ? Combien d’espoirs ont été abandonnés sur ses bancs ? J’y croise toujours des gens qui cherchent leur chemin. Il règne pourtant un parfum de solennité dans l’atmosphère.

La galerie débouche sur le vestibule de Harlay, l’anti-chambre de la Cour d’Assises. Depuis la galerie de la Première Présidence on ne la voit pas, on ne voit que les portes à battants qui donnent sur l’extérieur et à travers les vitres desquelles s’étale la flaque verte des marronniers de la place Dauphine. Je suis toujours ému par cette image, cette tache verte au bout de la galerie. Tantôt je vais à la Bibliothèque tantôt je poursuis jusqu’aux battants que je pousse. Je ressors alors par l’autre côté du Palais. J’éprouve toujours une sensation étrange d’avoir ainsi traversé le Palais de justice.

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