A livre ouvert, William Boyd
Je me suis toujours efforcé de faire ce que voulais faire et non ce que je pense que je devrais faire.
Moi, c’est l’inverse. A tel point que je ne sais plus toujours bien faire la différence tant j’ai pris l’habitude de faire ce que je pense que je devrais faire. Est-ce que je sais ce que je veux faire ? Est-ce que je ne voudrais pas faire ce que je pense que je devrais faire ? Qu’est-ce que je pense que je devrais faire ? Des choses bien. Pourquoi ? Pour qui surtout ? Des choses bien pour les autres. Du moins ce que je crois bien pour eux, selon eux. Des choses pour leur plaire ou plutôt pour ne pas leur déplaire. Tout en pensant que l’on doit pouvoir plaire en faisant ce que l’on veut. S’agirait-il alors de choisir ceux auxquels je ne veux pas déplaire ? Ceux auxquels je veux plaire peut-être même ? Serait-ce de la séduction plutôt qu’un respect craintif ? Une manière d’essayer de maîtriser les choses ? Mais ne maîtrise-t-on pas moins en faisant ce que l’on veut ? Des choses pour ne pas les décevoir. Comme s’ils attendaient quoi que ce soit de moi. De la même manière que je me sens responsable des gens qui me sont proches. Sans que l’on m’ait rien demandé. Sans savoir quoi faire. Est-ce ce que je veux d’ailleurs ? Quelle terrible catastrophe risquerais-je à faire ce que je veux ? Me tromper peut-être ? Alors que si je doisle faire je ne me trompe pas, je suis une malheureuse victime du destin tout au plus. De toutes manières je n’avais pas le choix. Faire ce que je pense que je devrais faire n’est peut-être qu’une façon de ne pas choisir.
Tout ça pour dire que cette phrase m’interpelle parce qu’elle me renvoie à moi-même alors que je ne peux pas m’y identifier. Peut-être d’autant plus parce que je ne peux pas m’y identifier.