Cent fois sur le métier…

Dieu a inventé la peinture pour nous faire chier.

Si Sisyphe incarne la condition humaine on peut raisonnablement dire que Michel Ange incarne plus spécifiquement la condition du peintre.

Je l’imagine passant ses journées dans des positions aussi saugrenues qu’inconfortables le nez collé au plafond à maudire son sort jusqu’à conclure (déjà) comme nous : j’en ai marre de peindre des plafonds seulement il faut bien vivre. Si j’étais riche je ne me casserais pas les pieds, ni les reins, ni les côtes à peindre des plafonds. J’irai me la couler douce dans les îles grecques.

S’il avait su…

Des années le nez dans la peinture à se contorsionner pour satisfaire les envies de quelques riches italiens dont toutes les finances n’auraient pu compenser les cruelles lacunes techniques de l’époque qui empêchaient un éclairage ne serait-ce que correct de l’oeuvre. D’ailleurs peut-être que si les éclairages avaient été meilleurs l’artiste aurait pu se retirer bien plus tôt fort de la reconnaissance dont il aurait sans doute bénéficié de son vivant.

Des années perché sur des échaffaudage branlants à une époque où la mode n’était pas au rouleau. Le poignet ferme jusqu’à la crispastion mais qui ne doit surtout pas faillir pour suivre comme leur ombre les envies de ces esprits décadents.

Le soir le corps aussi perclus de douleurs que ses doigts tachés de pigments il devait s’affaisser tels les blocs de marbre qu’il détachait d’un coup de burin pour arrondir ses fins de mois.

Michel Ange peignait des plafonds. Il peinait surtout.

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