L’indépendance au service de l’intérêt général
“Cette difficulté à croire que l’on puisse effectivement agir en fonction du droit et de l’intérêt général et non au gré d’intérêts personnels ou partisans a fait commettre nombre d’erreurs à mes détracteurs.”
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“Quand le pouvoir de l’argent ne reconnaît plus aucune légitimité à la justice et entend se soustraire aux lois de la République, le contrat social est rompu.
La marginalisation des juges , illustrait à sa manière, la régression de la culture de contre-pouvoir déjà si fragile dans notre pays. Les juges d’instruction n’avaient plus de place dans la système judiciaire. Le 7 janvier 200, lors de l’audience de rentrée de la Cour de Cassation, devant un parterre réunissant les plus hauts magistrats du pays, le chef de l’Etat enterra en grande pompe cette figure honnie des puissants, le juge d’instruction. “Il est donc temps que le juge d’instruction cède la place à un juge de l’instruction, qui contrôlera le déroulement des enquêtes, mais ne les dirigera plus”, décréta-t-il ce jour-là. Le chef de l’Etat devait être le garant de l’indépendance de la Justice. Il s’était, en quelques années, non seulement invité dans les prétoires en demandant justice, à titre personnel, sans que l’on puisse, en retour, lui demander des comptes par la voie judiciaire, mais il avait aussi présidé à la disparition de l’indépendance du juge d’instruction. La démocratie en est sortie affaiblie.”
Un juge à abattre - Isabelle Prévost-Desprez avec Jacques Follorou