Je ne suce pas, je comprends (Private joke ou commentaire post-film)
Tout laisse à penser que tout ceci est arrivé un dimanche. Un dimanche pluvieux, un dimanche d’ennui. Il errait chez lui (c’est l’intérêt d’avoir de la surface : on peut errer chez soi) lorsque son regard a glissé sur les DVD en vrac sur les étagères.
La mode est au sample. Le concept a gagné le cinéma qui multiplie les clins d’oeil (c’est plus classe que sample) d’un film à l’autre. Ce serait chouette de faire un film bourré de clins d’oeil à d’autres films.
Le premier c’est facile, ce serait aux Rivières pourpres. A travers le titre. Genre Les rivières pourpres 2 mais avec une touche personnelle quand même : Les anges de l’apocalypse (parce que le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas et puis qu’en ce moment l’apocalypse on n’en est pas loin. La religion c’est tendance quoi !).
La scène d’introduction du premier Indiana Jones, Les aventuriers de l’arche perdue était pas mal quand même… Christopher Lee se prête de bonne grâce à cette reconstitution mais bon faut pas pousser l’hommage, elle est mieux à la fin… juste avant l’hommage à Astérix et Obélix quand Benoît Magimel se prend sa dose de potion magique (en fait des amphétamines surper puissantes mais interdites depuis 1945 - ça vaut le C37 qui stimule le cortex cérébral et favorise l’activité cérébrale (un genre d’équivalent aux crèmes de soin pour le visage mais pour le cerveau et en intraveineuse). Où l’on apprend que nos deux héros policiers sont de brillants toxicologues mais aussi qu’ils connaissent leurs manuels par coeur (le C37 c’est dans le 4ème volume chapitre 12)) pour se sortir d’une situation pas mal inextricable quand même (le clin d’oeil à Daylight est tiré par les cheveux ? Soit.).
La poursuite du début de MIB quand Will Smith course un extra-terreste est brillament interprétée par Benoît Magimel qui poursuit un Yamakasi dont on apprendra par la suite qu’il n’est pas seul quoiqu’ils portent tous des robes de bure pour rester incognito. C’est la différence entre les Yamakasi et Luc Besson : eux, ce genre de choses, ils le font à visage couvert.
Les diverses scènes de boucherie sont probablement un clin d’oeil (enfin quand les victimes les ont conservés) à Seven.
J’ai bien aimé le clin d’oeil à Forrest Gump lorsque Jean Réno crie à travers les hauts-parleurs d’un supermarché à un Olivier Brocheriou péniblement rescapé de Quatre garçons pleins d’avenir : Cours Barthélémy, cours ! (réplique moins drôle en soi, je le reconnais, que Hey Jésus il faut rester dans les clous qui perd toutefois un peu de sa force du fait du contexte dans lequel elle est servie)
Mais finalement c’est l’hommage à Titanic qui l’emporte sur tout le reste : un naufrage complet.
(sans compter tous les clins d’oeil qui m’ont échappé)
C’est affligeant. Je ne suis pas un puriste de la vraissemblance des histoires mais le scénario de ce film est truffé d’incohérences, d’inachevé et il est manifestement bâclé. Les dialogues sont paresseux, usés, voire franchement mauvais. La fin est décevante pour ne pas dire stupide.
Luc Besson est installé, il a suffisament d’argent et son nom peut lui permettre de trouver facilement ce qui pourrait lui être nécessaire le cas échéant. Seulement il est regrettable (euphémisme) que ce soit pour aboutir à ce genre de résultat.
Ce film nous a fait rire mais après, une fois sorti du cinéma et comme on rigole d’un nanard. Je ne crois pas qu’il ait vocation à faire rire mais c’est sa seule chance d’offrir un bon moment à ses spectateurs.
Bon il se peut aussi simplement que j’ai basculé du côté vieux de la force.