Je vais bien, ne t’en fais pas
Je suis allé voir Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret dont j’avais bien aimé le film précédent, L’équipier.
J’ai trouvé le film aussi irréaliste qu’émouvant.
Le scénario trahit trop de concessions, trop d’impasses, trop de trucages, trop d’artifices.
Comme une expérience scientique pour laquelle on aurait isolé certains éléments in vitro.
Comme un cas d’école.
Comme un fait divers auquel on ne pourrait pas croire tant la réunion de ses conditions paraît improbable.
Pourtant ça fonctionne.
Le film prend à la gorge.
Pourtant je connaissais le fin mot de l’histoire en entrant dans la salle.
Je crois que le film doit beaucoup aux acteurs qui jouent admirablement (Dans Quand j’étais chanteur les acteurs jouent bien aussi.)
Le film m’a emporté en dépit de mes résistances durant la première partie.
Dans le couloir du métro, j’ai vu que mon train était à l’approche. J’ai couru à toute vitesse pour ne pas le rater.
Parfois j’aimerais courir suffisament vite pour pouvoir m’arracher à mon corps.
Ou bien prendre la voiture et aller aussi loin que possible.
Ou monter dans un train.
Je ne ressens pas ça avec l’avion. Le voyage aérien, c’est de la prestidigitation. Je suis là et quelques heures plus tard je suis ailleurs mais ça s’est fait sans que je m’en rende vraiment compte, dans un moment d’inconscience. Je ne vois pas défiler l’espace, je ne ressens pas la fuite.
Aller à la mer.
La mer c’est toujours aussi loin que possible puique l’on ne peut plus avancer.
Je serrerais bien quelqu’un dans mes bras.
Je ne lui parlerais pas de l’angoisse que distille la vie.
Ca va passer.